Grandeur et décadence de la guerre


par M. Gustave de Molinari.

Correspondant de l’Institut, rédacteur en chef du Journal des Économistes


II. Décadence de la guerre

Chapitre V. Les guerres des États civilisés depuis la fin du XVIIIe siècle


Récapitulation des mobiles déterminants des guerres de l’ancien régime. — Pourquoi la guerre a subsisté sous le nouveau, quoiqu’elle ait perdu sa raison d’être. — L’opposition immédiate d’intérêts entre les gouvernants et les gouvernés. — Que cette opposition était atténuée par la perpétuité de possession du gouvernement de l’État. — Qu’elle a cessé de l’être depuis que cette possession est devenue précaire. — Causes déterminantes des guerres de la Révolution française. — .Nécessités que subissaient les partis qui se succédaient au pouvoir. — Caractère économique des guerres de l’Empire. — Que les unes et les autres étaient suscitées par des intérêts particuliers et immédiats en opposition avec l’intérêt général et permanent de la nation. — Qu’il en a été ainsi de toutes les guerres qui se sont succédé depuis le commencement du siècle. — La guerre d’Orient. — La guerre d’Italie. — La guerre franco-allemande. — La guerre de la sécession américaine. — Que ces guerres ont été engagées sans que les nations qui en ont payé les frais eussent été consultées et sans qu’elles eussent le pouvoir de les empêcher.


Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, les guerres avaient été entreprises dans l’intérêt de la maison souveraine et de la classe gouvernante, noblesse et clergé, sur laquelle elle s’appuyait. Les chefs des maisons souveraines entreprenaient des guerres pour étendre leur domaine et augmenter ainsi les profits que rapportait, à eux et à leurs auxiliaires, fonctionnaires militaires et civils, l’industrie du gouvernement. Quoique ces profits eussent diminué depuis que la conquête n’entraînait plus la confiscation des biens des vaincus et leur réduction en esclavage, ils dépassaient encore ceux de la plupart des autres industries. Aux profits matériels s’ajoutaient encore les profits moraux consistant dans la gloire qu’acquérait le vainqueur et dans l’accroissement de prestige et d’influence que lui valait la victoire. A la vérité, la guerre devenue plus coûteuse, à mesure qu’elle employait un matériel plus perfectionné et que les ressources des nations, en s’accroissant grâce aux progrès de leur industrie, fournissaient aux gouvernements les moyens de grossir davantage leurs armements, la guerre, disons-nous, infligeait aux nations des charges de plus en plus lourdes, mais ces charges ne pesaient que pour une faible part sur la classe dont l’opinion décidait de la paix ou de la guerre. C’était la multitude vouée aux travaux de l’agriculture, de l’industrie et du commerce qui en supportait presque exclusivement le poids, et cette multitude n’avait aucune part ou, comme en Angleterre, elle n’avait qu’une part restreinte et presque infinitésimale dans le gouvernement de l’État. On pouvait croire que cette situation changerait du tout au tout lorsque la nation s’attribuerait la propriété de l’établissement politique, après en avoir dépouillé la maison souveraine, comme il arriva en France. Mais si une nation peut comme une « maison » ou une oligarchie posséder un État, elle ne peut le gérer elle-même. Elle est obligée d’en confier la gestion à des mandataires. Ces mandataires, elle possède le droit de les choisir, mais, en fait, ce choix ne tarde pas à appartenir à des associations ou partis qui se constituent pour s’emparer du gouvernement, en raison des profits et avantages qu’il est dans sa nature de procurer. Nous avons remarqué, et nous ne saurions trop insister sur ce point, qu’un personnel gouvernant, en sa qualité de producteur de services publics, se trouve en opposition immédiate d’intérêts avec la nation consommatrice de ces services, comme tout autre producteur vis-à-vis de ses consommateurs. Sous l’ancien régime, cette opposition immédiate d’intérêts se trouvait toutefois atténuée par la perpétuité de possession de la maison souveraine, intéressée par là même d’une manière permanente à la conservation et à la prospérité de la nation. Un parti qui n’a que la possession temporaire et précaire du gouvernement n’est pas retenu par cette considération d’avenir, et on peut en dire autant des dynasties qu’une révolution implante dans un pays, qu’une autre révolution peut déraciner, et qui se préoccupent, avant tout, de se constituer un fonds d’assurance contre le risque de dépossession. Un parti est d’ailleurs obligé, pour se maintenir au pouvoir ou pour y arriver, d’augmenter son effectif, et par conséquent d’agrandir le débouché des emplois et des faveurs qui servent à le rétribuer. Si donc la nation n’a point l’intelligence et l’énergie nécessaires pour défendre ses intérêts de consommatrice des services publics, elle aura beau être devenue propriétaire de l’État, elle sera plus mal et plus chèrement servie qu’elle ne l’était lorsque l’État appartenait à une maison souveraine, intéressée en raison de sa perpétuité de possession à ne point ruiner sa clientèle. Cette considération ne doit point être perdue de vue dans l’examen de la conduite des partis, lorsqu’il s’agit d’engager une guerre ou de la poursuivre. Nous apercevons visiblement son influence dans la série de guerres qu’a ouverte la révolution de 1789.

Lorsque le mouvement réformateur, préparé par les philosophes et les économistes, eut abouti en France à la convocation de l’Assemblée constituante, on vit se créer aussitôt dans cette Assemblée des partis qui étaient l’expression des intérêts divers ou immédiatement opposés qui se partageaient la nation. C’étaient, d’un côté, la noblesse et le haut clergé qui voulaient défendre leur situation privilégiée, de l’autre la bourgeoisie ou le Tiers-État qui aspirait à les supplanter et qui promettait à la multitude la diminution des charges dont elle était accablée. Chacun de ces partis ne manquait pas d’identifier ses intérêts avec ceux de la nation, et recourait aux moyens qu’il croyait les plus prompts et les plus sûrs pour les faire triompher : les uns réclamaient le secours des maisons souveraines et des classes dirigeantes de l’étranger, les autres enrôlaient la populace des villes et des campagnes, au moyen d’une solde et de l’appât du pillage. Dans ce conflit violent et désordonné que la faiblesse et l’inexpérience du détenteur du pouvoir était impuissant à maîtriser, la guerre apparut d’abord comme un dérivatif, ensuite comme une nécessité économique. L’industrie paralysée par la crise révolutionnaire laissait sans travail et sans ressources la multitude des ouvriers et des employés. Ils allèrent remplir les cadres des années, transformées en ateliers nationaux, et entretenues au moyen des assignats et des réquisitions. Mais les assignats ne tardèrent pas à se déprécier et les réquisitions à s’épuiser, L’invasion de la Belgique, de la Hollande, de l’Allemagne, de l’Italie, fournit au dehors les ressources qui commençaient à manquer au dedans pour l’entretien de cette foule de « sans travail 1. » Grâce aux aptitudes guerrières de la nation, grâce encore à l’abondance extraordinaire d’hommes que la crise d’abord, le service forcé substitué à l’enrôlement volontaire ensuite, mettaient au service des chefs et qui leur permettait de faire bon marché de la vie des soldats, les armées de la révolution remportèrent des succès et enrichirent le pays de dépouilles qui valurent à la guerre un renouveau de popularité. Sous la direction du chef génial et peu scrupuleux qui confisqua la République à son profit, la guerre redevint même pour la France ce qu’elle avait été jadis : la plus productive des industries. Les pays conquis fournissaient des couronnes à la famille du dictateur impérial, des dotations à ses généraux et à ses familiers 2, des emplois largement rétribués au nombreux personnel de politiciens que lui avait légués la Révolution et qu’il avait transformés en fonctionnaires ; enfin des subsistances et des indemnités qui subvenaient, pour une grosse part, à l’entretien des armées. La conscription seule causait à la nation un dommage sensible, en épuisant son sang le plus vigoureux, mais ce dommage ne devait être ressenti que plus tard, par l’affaiblissement des générations futures. Dans le présent, au contraire, la guerre en ouvrant un débouché supplémentaire à la multitude avait pour effet d’élever le niveau général des salaires. Sans doute, sous un régime de paix, le développement régulier et normal de l’industrie eût élargi encore davantage le débouché du travail, mais la foule grisée par la victoire ne s’en avisait point et la guerre conserva sa popularité aussi longtemps que le succès couronna les entreprises du maître souverain de l’État.

Mais à quel mobile obéissaient les fauteurs des guerres de la Révolution et de l’Empire ? Sous la République, c’était l’intérêt immédiat de la domination de leur parti ; sous l’Empire, c’était à l’intérêt de l’Empereur et de la dynastie qu’il prétendait fonder. Sans doute, chacun croyait volontiers que cet intérêt particulier de parti ou de dynastie était conforme à l’intérêt général et permanent de la nation. Les Jacobins étaient convaincus qu’ils sauvaient la France en recourant à la Terreur pour se maintenir au pouvoir, et Napoléon était sans aucun doute imbu de la même croyance en revenant de l’île d’Elbe. C’est l’excuse de tous les hommes qui s’efforcent per fas et nefas de conquérir ou de conserver la possession d’un État, et quelquefois elle est sincère ; mais il est rare que les deux intérêts s’accordent, et que l’intérêt particulier et actuel qui dicte les actes d’un parti ou d’un homme ne se satisfasse point aux dépens de l’intérêt général et permanent que ce parti ou cet homme prétend servir.

Il en a été ainsi dans la période des luttes civiles et des guerres étrangères qui a commencé par la dépossession et a fini par la restauration de la monarchie française. Sous la République, les membres des partis qui ont occupé le pouvoir et leurs soutiens se sont élevés à un rang et ont réalisé une fortune auxquels ils n’auraient pu prétendre s’ils n’avaient pas déchaîné la révolution et la guerre. Sous l’Empire, la guerre a créé et doté une nouvelle aristocratie de fonctionnaires militaires et civils, avec l’annexe de la classe médiocrement intéressante des acheteurs des biens nationaux. Mais qu’y a gagné la nation ? Il est hors de doute que la réforme de l’ancien régime se fût opérée plus largement et plus sûrement si la paix avait été conservée à l’intérieur et au dehors et que la France n’eût pas été affaiblie par les effroyables saignées de la Terreur et de la Conscription, par les frais et dommages des deux invasions et de la lourde indemnité qu’elle a dû payer à ses vainqueurs. Si la Révolution et la guerre ont été conformes à l’intérêt immédiat et particulier du personnel gouvernant de la République et de l’Empire, elles ont été contraires à l’intérêt général et permanent de la France.

On peut en dire autant de toutes les guerres qui ont succédé à celle-là, en Europe et dans les autres parties du monde civilisé. Elles ont toutes été déterminées par l’intérêt particulier et immédiat du chef et de la classe dirigeante de l’État, auquel elles donnaient satisfaction quand elles étaient couronnées de succès ; en revanche, elles ont été invariablement contraires à l’intérêt général et permanent de la nation, dont elles diminuaient les ressources et augmentaient les charges, sans lui procurer la compensation qu’elles lui offraient auparavant par l’accroissement général de la sécurité.

Après un intervalle de paix de près de quarante ans, interrompu seulement par des explosions révolutionnaires, l’ère des grandes guerres s’est ouverte de nouveau : guerre d’Orient, guerre d’Italie, guerre austro-allemande, guerre franco-allemande, guerre turco-russe, etc., en Europe, et, dans le Nouveau-Monde, guerre de la sécession américaine, sans compter les luttes intestines des États de l’Amérique du Sud. Toutes ces guerres ont été engagées par des chefs d’État appuyés sur les classes gouvernantes, en vue d’un intérêt particulier et immédiat de domination, — qu’ils se plaisaient, à la vérité, à déclarer conforme à l’intérêt général et permanent des nations ; mais si les gouvernements vainqueurs ont tiré quelque avantage de ces guerres, il n’en a pas été ainsi des peuples qui en ont payé les frais. Aucune ne leur a rapporté, à beaucoup près, ce qu’elle leur a coûté. Si la guerre d’Orient, engagée sous un prétexte de protection des Lieux-Saints, a eu pour résultat de consolider l’Empire issu du coup d’État en augmentant son prestige, et de procurer de l’avancement et des honneurs à la hiérarchie militaire, qu’a-t-elle rapporté a la nation française en échange du sang et de l’argent qu’elle lui a coûtés ? A-t-elle été plus avantageuse à la nation anglaise ? A-t-elle enrayé les progrès de la puissance de la Russie et ceux de la décadence de la Turquie ? La guerre d’Italie, fomentée par des conspirateurs, des aventuriers et des politiciens retors, avec le concours d’un rêveur couronné, a eu, en revanche, pour résultat l’unification politique des différents États de l’Italie. En France, cette guerre a valu à l’Empire un regain de popularité, mais la création d’une puissance militaire, gouvernée par des politiciens qui n’ont pas tardé à attester que la reconnaissance n’est pas une vertu politique, a-t-elle augmenté de ce côté la sécurité de la nation française ? En Italie, l’unification a été immédiatement profitable à la classe moyenne, qu’elle a élevée à la condition de classe gouvernante, en mettant à sa disposition la hiérarchie des emplois civils et militaires, avec la machine à fabriquer les lois, machine dont elle s’est hâtée de se servir pour protéger une poignée d’industriels et de capitalistes aux dépens des consommateurs. Mais quel profit a retiré la multitude des gouvernés de cette exaltation et de cet enrichissement d’une classe gouvernante ? Les frais de gouvernement ont quadruplé, la dette a décuplé, et nul ne pourrait dire que les services publics se soient améliorés dans une proportion équivalente 3. La corruption a fleuri dans le Parlement autant qu’elle le faisait auparavant dans les Cours, la justice est à la merci des politiciens, la loi du domicile forcé leur permet de traiter leurs concurrents radicaux et socialistes comme ils étaient traités eux-mêmes par les tyrans de l’ancien régime, et la misère plus noire que jamais chasse de l’Italie une multitude croissante d’émigrants faméliques. Ce qui peut excuser les fauteurs de cette guerre c’est que le plus grand nombre d’entre eux étaient sincèrement convaincus que tout en faisant leurs affaires ils faisaient celles de la nation.

Cette excuse, les fauteurs de la guerre franco-allemande ne peuvent pas l’invoquer. Cette guerre, engagée sous un prétexte futile et presque ridicule, a eu pour unique mobile l’intérêt particulier et immédiat de l’établissement impérial à son déclin, et pour objectif, la conquête des provinces rhénanes. Si elle avait réussi, elle aurait certainement consolidé l’Empire, mais, dans cette éventualité même, qu’aurait gagné la nation française en échange des sacrifices de sang et d’argent que la guerre lui aurait coûtés ? Les profits que l’annexion d’une ou de deux provinces auraient rapportés à la hiérarchie gouvernante, civile et militaire, auraient-ils compensé les charges accrues par les risques d’une revanche de l’Allemagne ? L’entreprise a échoué et la nation a supporté d’abord les frais énormes de la guerre et de l’indemnité qu’elle a été condamnée à payer, ensuite, ceux de la réfection et de l’augmentation démesurée de son appareil de guerre. La seule compensation de ce désastre a été le remplacement du personnel gouvernant de l’Empire par un personnel issu du parti républicain ; mais l’avenir seul pourra attester si cette compen­sation a été suffisante. Quant à la nation allemande, quel profit a-t-elle retiré de sa victoire ? L’indemnité de cinq milliards payée par la France a servi à fournir des récompenses à la hiérarchie militaire et à développer l’appareil de guerre 4 ; les deux provinces conquises ont ouvert un débouché supplémentaire à la classe des fonctionnaires, mais les charges de la nation ont été constamment accrues par suite de l’exhaussement du risque de guerre, suscité par la crainte toujours subsistante d’une revanche du vaincu. Les bénéfices de la classe en possession du gouvernement en Allemagne, de celle que la révolution du 4 septembre a intronisée en France ont-ils compensé les pertes subies par les deux nations ?

En Amérique, la guerre de la sécession a-t-elle produit des résultats plus avantageux pour la nation ? Elle a eu pour conséquence l’émancipation des nègres, mais elle les a placés dans une condition matériellement et moralement pire que celle où ils se trouvaient sous le régime de l’esclavage, et ceux-là même qui les ont émancipés les menacent aujourd’hui d’une expulsion en masse 5. Elle a ruiné les États du Sud et propagé dans toute l’Union un système de corruption politique et économique sans précédent dans le inonde, en y implantant le politicianisme sous sa pire forme et le protectionnisme dans ses pires excès.

Au moins toutes ces guerres dans lesquelles les nations ont été engagées depuis un siècle et qui leur ont coûté si cher, les ont-elles voulues ? Nous venons de voir qu’elles ont été déclarées sans que les multitudes gouvernées qui devaient y contribuer de leur sang et de leur argent aient été consultées, sans qu’elles aient eu, même dans les pays où la nation a été proclamée souveraine, la possibilité de les empêcher. Comme sous l’ancien régime, le pouvoir de faire la guerre appartient au chef et à l’état-major de la classe gouvernante et quoiqu’ils ne manquent jamais d’invoquer pour l’engager l’intérêt et l’honneur de la nation, c’est à leur propre intérêt qu’ils obéissent. Si cet intérêt considéré dans le temps s’accorde avec celui de la nation, il lui est actuellement opposé, et c’est cet intérêt immédiat et égoïste qui sert de règle habituelle à leur conduite. Si la nation française eût été consultée par ses gouvernants aurait-elle fait la guerre à la Prusse pour empêcher un Hohenzollern de devenir roi d’Espagne ? La guerre de la sécession a-t-elle été davantage voulue par la nation américaine ? Nul n’ignore que si les politiciens du Sud ont pris l’initiative de la sécession, c’est parce qu’ils avaient perdu l’espoir de gouverner l’Union entière et que si les politiciens du Nord ont voulu la maintenir, c’est parce qu’ils étaient assurés d’y obtenir désormais la suprématie. Mais la masse de la nation aurait-elle des deux parts engagé la lutte si elle eût été consultée ? Nul ne pourrait l’affirmer. En tout cas, l’événement a prouvé que la séparation eût été moins nuisible que la guerre et ses conséquences pour les États du Nord, et le maintien de l’Union pour les États du Sud.

Jadis la guerre était indirectement utile à toutes les classes qui composaient les nations, aussi bien aux classes assujetties qu’aux oligarchies possédantes et gouvernantes des États, en ce qu’elle était le véhicule nécessaire des progrès de l’industrie destructive et par conséquent le seul moyen d’assurer leur sécurité contre les invasions des peuples barbares. Cette sécurité acquise, elles n’ont plus aucun profit à retirer de la guerre ; elles en supportent, sans aucune compensation appréciable, les charges et les dommages.

Dans quelle situation les guerres inutiles que nous venons de passer en revue les ont-elles placées ? Quel est le montant des charges qu’elles subissent et de la prime qu’elles paient pour s’assurer contre le risque que font peser sur elles les intérêts prépondérants qui perpétuent dans le monde civilisé l’état de guerre, contrairement aux intérêts et à la volonté pacifiques des masses industrieuses ? Comment enfin ceux-ci pourront-ils prévaloir sur ceux-là, voilà ce qu’il nous reste à rechercher.



Notes

1. Voir l’Évolution politique et la Révolution, chap. IX. La Révolution française.

2. Appendice. Note G. Les profits des guerres de l’Empire.

3. Appendice. Note H. L’augmentation des dépenses de l’Italie unifiée.

4. Appendice. Note I. L’emploi des cinq milliards de l’indemnité de la guerre franco-allemande.

5. Voir le Journal des Économistes, n° du 15 avril 1897. Le Negro problem aux États-Unis.


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