Grandeur et décadence de la guerre


par M. Gustave de Molinari.

Correspondant de l’Institut, rédacteur en chef du Journal des Économistes


II. Décadence de la guerre

Chapitre IV. Les intérêts qui déterminent la politique pacifique ou belliqueuse des gouvernements des principaux États modernes


Aperçu des institutions politiques des États civilisés, au point de vue de la question de la paix ou de la guerre. — Les intérêts prédominants dans l’organisation politique de la Russie. — Qu’ils sont plutôt belliqueux que pacifiques. — L’Allemagne. Causes qui y maintiennent la prépondérance de l’élément militaire : le danger du socialisme, la question de l’Alsace-Lorraine. — L’Angleterre. Circonstances qui ont favorisé le progrès de ses institutions. — Recrudescence du pouvoir de son aristocratie, déterminée par la Révolution française. — Tendances pacifiques de ses classes industrieuses. — Recul qu’elles ont subi depuis la guerre de 1870. — Nécessités de défense qu’impose à l’Angleterre le militarisme continental. — La France et ses révolutions politiques. — Garanties pacifiques résultant de la forme actuelle de son gouvernement. — Les deux catégories de républiques américaines. — Que dans l’ensemble du monde civilisé, la multitude vouée aux industries productives est intéressée à la paix, mais qu’elle ne possède nulle part le pouvoir de la maintenir.


Si nous étudions, au point de vue de la question de la paix ou de la guerre, l’État dont la constitution politique est demeurée la plus approchante de celle des États de l’ancien régime, la Russie, nous y trouverons une « maison » souveraine appuyée sur un corps de fonctionnaires militaires et civils recrutés dans une classe dite « civilisée », relativement peu nombreuse, au-dessous de laquelle gît une multitude de paysans et d’ouvriers, à peine affranchis de la servitude et qui n’exercent aucune influence appréciable. De quoi se compose la classe civilisée, dont l’opinion dirige beaucoup plus que la volonté particulière du souverain, nominalement, « autocrate », la politique du gouvernement ? En grande majorité, de familles qui ont pour débouché les fonctions publiques et vivent aux dépens du budget; une simple minorité seulement constitue l’état-major des propriétaires et du personnel dirigeant des entreprises financières, industrielles et commerciales. Si l’on n’oublie pas que les opinions sont, sauf de rares exceptions, déterminées par des intérêts particuliers et à courte vue, on s’apercevra que l’état politique actuel de la Russie ne présente que de faibles garanties de paix. En effet, la nombreuse catégorie des fonctionnaires militaires, composée des officiers de tous grades, est immédiatement intéressée à la guerre. La profession des armes qui constitue son industrie et lui fournit ses moyens d’existence ne lui procure, en temps de paix, sauf dans les échelons supérieurs de la hiérarchie, que de minces profits. Ces profits, tant matériels que moraux, la guerre les augmente, en élevant la solde pendant la campagne et en accroissant la chance d’obtenir de l’avancement et des distinctions honorifiques. Les fonctionnaires civils, tout en demeurant assurés de la conservation de leurs appointements, acquièrent sur leurs administrés, dans le tumulte de la guerre, un pouvoir discrétionnaire ; enfin, si la guerre est heureuse, elle leur ouvre un surcroît de débouché dans le pays conquis. Quant à la minorité des propriétaires et du personnel dirigeant des entreprises de production, ses intérêts ne sont pas sensiblement atteints par la guerre, dans un pays comme la Russie, dont le commerce extérieur, enrayé par le protectionnisme, n’a acquis encore qu’un faible développement. La guerre ouvre même à un grand nombre d’industries qui fournissent le matériel et les approvisionnements des armées, sans oublier les capitaux, un débouché supplémentaire : si elle augmente finalement leurs charges, elle leur procure un surcroît de bénéfices actuels qui exerce, sur l’opinion des industriels et des financiers, une influence belliqueuse bien autrement active que l’action pacifiante de la prévision d’un accroissement de charges futures.

Mais la Russie est restée seule en Europe —car la Turquie est plutôt asiatique, — un État d’ancien régime. La plus grande partie des États de notre continent ont successivement adopté le régime de la monarchie constitutionnelle. Quoique ce régime diffère d’un pays à un autre, il a des caractères essentiels qui lui sont communs. De même que sous l’ancien régime, l’État appartient, au moins nominalement, au chef héréditaire de la maison souveraine. Mais cette propriété qui était entière, illimitée en droit, sinon en fait, à l’époque où Louis XIV pouvait dire : « l’État, c’est moi », est actuellement limitée par divers côtés, même dans les États politiquement les plus arriérés, et, dans les autres, elle est subordonnée au Droit supérieur de la nation. En premier lieu, le chef de la maison souveraine a perdu le droit départager son domaine politique entre ses enfants et, même d’en échanger ou d’en céder une partie, à moins d’y être contraint par la force ; il est tenu de le léguer intact à son héritier. En second lieu, il ne puise plus dans les revenus de l’État une part discrétionnaire pour subvenir à ses dépenses et à celles des membres de sa famille ; il lui est alloué une liste civile et des dotations qui constituent des appointements fixes comme ceux des autres fonctionnaires publics. Il gouverne l’État avec le concours d’un Parlement, généralement partagé en deux chambres. C’est le Parlement qui vote les lois et le budget des recettes et des dépenses. Déchargé de toute responsabilité dans la gestion intérieure et extérieure des affaires publiques, le chef de l’État, roi ou empereur constitutionnel, ne peut agir que par l’intermédiaire d’un ministère responsable qu’il nomme mais qu’il est tenu de choisir dans la majorité du Parlement. En fait, il possède une part plus ou moins considérable d’influence sur la direction des affaires de l’État, mais cette direction n’appartient pas moins aux membres du Parlement qui représente ou est censé représenter la nation consommatrice des services publics. Tel est, dans ses traits généraux, le mécanisme de la monarchie, dite constitutionnelle.

Mais, dans les monarchies constitutionnelles actuellement existantes, nous trouverons des différences plus ou moins marquées, selon le degré d’importance et d’influence des différentes classes de la population. Dans la plus puissante de toutes, l’Allemagne, c’est une aristocratie qui possède la plus grande partie du sol et qui occupe la presque généralité des emplois supérieurs de la hiérarchie militaire, et la plupart des emplois supérieurs de la hiérarchie civile. A ce double titre, elle jouit d’une influence hors de toute proportion avec son importance numérique. A la vérité, en Allemagne, l’industrie et le commerce bien autrement développés qu’en Russie, ont créé une classe moyenne, nombreuse et éclairée, au-dessous de laquelle les progrès qui ont pour ainsi dire intellectualisé le travail de la grande industrie ont fait apparaître une aristocratie ouvrière, dont l’intelligence commence à s’ouvrir aux questions d’intérêt général. Le suffrage, devenu presque universel, confère à ces deux classes, de plus en plus nombreuses, le pouvoir d’intervenir avec une certaine efficacité dans le gouvernement des États allemands. Malheureusement, l’action pacifique qu’elles pourraient exercer, en cas de conflit avec l’étranger, est amoindrie sinon annulée sous l’influence de deux causes : d’abord, l’antagonisme d’intérêts demeuré jusqu’à présent sans solution entre la classe des entrepreneurs et de leurs commanditaires capitalistes, et la classe ouvrière; ensuite, la situation critique qu’a faite à l’Allemagne, la conquête de l’Alsace-Lorraine. Contre le socialisme qui va se propageant rapidement dans la classe ouvrière la bourgeoisie industrielle et financière cherche naturellement une sauvegarde dans l’armée dont l’Empereur est le chef et à laquelle l’aristocratie terrienne et militaire fournit sa hiérarchie. Cette même sauvegarde, la bourgeoisie et la classe ouvrière, socialiste ou non, la demandent contre une revanche toujours imminente des vaincus de 1870. De là, la puissance presque dictatoriale de l’Empereur, maître de la force organisée qui garantit la sécurité de la nation, menacée par l’état de guerre latent entre la bourgeoisie et la classe ouvrière, d’une part, entre les vainqueurs et les vaincus de 1870 de l’autre. Sans doute, l’Empereur est obligé de compter avec les intérêts pacifiques de la grande majorité de ses sujets, mais, en attendant, peut-on lui refuser les ressources nécessaires pour soutenir une guerre défensive, et même pour prendre l’offensive s’il la juge indispensable à la sécurité future de la nation ?

L’Angleterre nous offre un type différent et presque opposé de monarchie constitutionnelle. Après la conquête normande, la nécessité de concentrer les pouvoirs de la classe en possession de l’État a été moins pressante qu’elle ne l’était dans les États continentaux, le domaine des conquérants étant naturellement protégé par la mer. Le chef héréditaire de l’armée conquérante a été obligé de concéder à ses compagnons et, plus tard, à l’élite influente des classes assujetties, des garanties contre l’abus de son pouvoir souverain. Un parlement issu de l’aristocratie et de la bourgeoisie a été investi du droit de consentir l’impôt et la loi. Cependant, jusque vers le milieu de ce siècle, l’aristocratie en possession de la plus grande partie du sol a partagé, presque seule, avec le chef de la maison souveraine, le gouvernement de l’État. Elle occupait les fonctions supérieures de l’État et de l’Église, et des coutumes plus fortes encore que les lois lui interdisaient la pratique de l’industrie et du commerce. Son intérêt particulier et immédiat, d’accord cette fois, dans quelque mesure, avec l’intérêt général et permanent de la nation, l’excitait à étendre au dehors la domination de celle-ci. Après avoir perdu ses possessions continentales, l’Angleterre chercha une compensation dans la conquête du nouveau monde que les découvertes du XVe et du XVIe siècle avaient ouvert, et elle s’y tailla un immense domaine. Grâce à ces débouchés que la classe gouvernante ouvrait à l’industrie des autres classes de la nation en même temps qu’à la sienne, grâce surtout à la sécurité exceptionnelle que sa situation insulaire procurait à la Grande-Bretagne, les différentes branches de la production y reçurent une vive impulsion dans le cours du XVIIIe siècle. Les classes industrieuses, intéressées à la paix, croissaient en nombre, en richesse et en influence, lorsque la sécurité de l’Angleterre, menacée par la France révolutionnaire et impériale, rendit à l’aristocratie politique et militaire sa prépondérance primitive. Ses hommes d’État réussirent à préserver l’Angleterre de ce péril, en organisant et en soldant des coalitions sous l’effort répété desquelles la puissance guerrière et dominatrice issue de la révolution finit par succomber. Il sembla alors que la possession du gouvernement de l’Angleterre dût se perpétuer entre les mains de l’aristocratie. Mais le rétablissement de la paix et l’essor prodigieux de l’industrie, transformée par les applications de la science, allaient déplacer bientôt à son détriment l’axe de la puissance politique. Les réformes économiques et en particulier l’abrogation des lois céréales ont porté un coup sensible à son influence, à la fois en diminuant sa richesse et en augmentant celle des classes qui tirent leurs moyens d’existence de l’industrie et du commerce. Ces classes intéressées à la paix ont obtenu une part croissante dans le gouvernement, et l’Angleterre des Cobden et des Bright est devenue le foyer de la propagande pacifique. Toutefois, on peut constater depuis la guerre franco-allemande un revirement manifeste de l’opinion. L’accroissement continu des armements des puissances continentales a obligé l’Angleterre à augmenter ses moyens de défense et, en particulier, sa marine de guerre. C’est qu’il ne dépend pas d’elle de conserver la paix. L’invasion et la mise en coupe réglée de l’Angleterre est demeurée le rêve favori des militaires et des politiciens continentaux 1. Aucune entreprise ne serait, évidemment, plus productive. Le vainqueur ne pourrait sans doute dépouiller brutalement le vaincu à la manière des Vandales, des Franks et des Visigoths. Mais les procédés de spoliation dont usent actuellement les peuples civilisés diffèrent plutôt par la forme que par le fond de ceux de leurs ancêtres barbares. On ne réduit plus les populations en esclavage, on ne les soumet plus à la corvée, mais on leur impose des indemnités de guerre, qui se résolvent en un prélèvement sur le produit annuel du travail de la nation, c’est-à-dire en une corvée collective perçue au profit du vainqueur. En 1871, les Allemands victorieux ont imposé à la France une indemnité de 5 milliards, et leurs hommes d’État ont regretté plus tard de ne l’avoir pas portée au double. L’Angleterre ne pourrait-elle pas fournir une somme quintuple, décuple même, au moyen de paiements annuellement échelonnés, et pourvoir, dans l’intervalle, à l’entretien d’une armée d’occupation de plusieurs centaines de mille hommes ? On conçoit donc que l’Angleterre s’impose les sacrifices nécessaires, si lourds qu’ils soient, pour se préserver du péril dont pourrait la menacer quelque jour un émule de Guillaume le Bâtard. Mais l’appréhension de ce péril ne doit-elle pas avoir et n’a-t-elle pas en réalité pour effet de restituer à la classe, au sein de laquelle se recrute surtout la hiérarchie politique et militaire, l’influence qu’elle était en train de perdre, et de faire reculer ainsi, dans le principal foyer des intérêts pacifiques, la cause de la paix ?

Les républiques offrent-elles aujourd’hui des garanties de paix plus sûres que les monarchies absolues ou plus ou moins constitutionnelles ? Ces garanties dépendent, nous l’avons dit, moins de la forme du gouvernement, quoique celle-ci ne soit pas dénuée d’importance, que de l’état d’avancement de leur industrie, de la nature et de la composition de la population.

En France, la République, issue de la Révolution, a eu des fortunes diverses, et l’on ne saurait dire qu’elle se soit implantée d’une manière définitive. Elle n’a été d’abord que la dictature d’une minorité aussi brutale qu’ignorante et ne s’est imposée que par la terreur. Une dictature impériale appuyée sur l’armée et acceptée par la nation qu’elle débarrassait du jacobinisme lui a succédé, puis sont venues deux monarchies constitutionnelles, la première amenée par l’invasion, la seconde engendrée par une révolution, et, après un court intermède de république, une nouvelle dictature impériale, puis finalement, à la suite d’une invasion et d’une révolution, une troisième république. Sous ces divers régimes, les intérêts pacifiques l’ont certainement emporté en nombre et en valeur sur les intérêts belliqueux et ils l’emportent aujourd’hui plus que jamais. Mais, sous la dictature jacobine et sous la dictature impériale, ils étaient condamnés au silence. Sous les deux monarchies constitutionnelles, ils ont pu faire prévaloir leur influence, grâce à l’épuisement de la nation dans la première, à la crainte de la révolution dans la seconde, et de même sous la République intérimaire de 1848, grâce à la terreur inspirée par le spectre rouge. Mais les intérêts de la hiérarchie militaire, complice du coup d’état du 2 décembre, ont pris leur revanche sous le second empire et provoqué la série de guerres qui ont abouti au désastre de 1870, en dépit de la volonté pacifique de la masse de la nation, — volonté formellement attestée par le plébiscite de mai. Si les influences pacifiques ont repris le dessus, si la paix a été maintenue depuis plus d’un quart de siècle, malgré les excitations du chauvinisme, c’est bien moins, il faut le dire, à l’intervention de l’opinion qu’à l’intérêt particulier du parti républicain, en possession du gouvernement, que la France en est redevable. Les politiciens qui constituent les fractions diverses de ce parti n’ignorent pas, en effet, qu’une guerre entraînerait inévitablement sa déchéance. Si elle était malheureuse, elle engendrerait une Commune démagogique et socialiste, bientôt suivie d’une dictature réactionnaire; si elle était couronnée de succès, elle porterait au pouvoir, par une acclamation irrésistible, le général victorieux. La République offre donc, dans l’état actuel des choses, des garanties spéciales de paix. Malheureusement, nul ne pourrait dire si la République résistera longtemps encore à la politique de gaspillage financier et aux pratiques relâchées de ses politiciens.

En Amérique, où existent deux catégories de républiques, celles qui appartiennent à des peuples de race latine, avec un fond de race indigène, et celles qui ont été instituées par la race anglo-saxonne avec un contingent d’irlandais, d’allemands, de français, d’italiens, de nègres etc., la classe dirigeante des premières constitue une oligarchie politicienne et militaire, partagée en partis concurrents qui se disputent, le plus souvent les armes à la main, l’exploitation du budget et qui demeurent continuellement sur le pied de guerre, sans trouver aucun contrepoids dans les intérêts pacifiques d’une masse ignorante et passive. Les secondes sont composées en immense majorité d’une population industrieuse, dont les intérêts sont essentiellement pacifiques, mais qui abandonne la direction des affaires publiques à des politiciens, à l’industrie desquels la guerre ne cause aucun dommage et dont elle accroît l’importance. En toute occasion, ils affichent, sous prétexte de patriotisme, une raideur hostile dans leurs relations avec les puissances étrangères ; après avoir déchaîné la guerre civile, dans un intérêt d’ambition, n’ont-ils pas, récemment encore, manifesté leur répugnance à se dessaisir du pouvoir de déchaîner la guerre étrangère, en repoussant le traité d’arbitrage qui leur était proposé par l’Angleterre 2 ?

En dernière analyse, dans l’ensemble du monde civilisé, les intérêts pacifiques l’emportent en nombre et en valeur sur ceux auxquels l’état de guerre et la guerre elle-même sont demeurés profitables, mais la direction des affaires des États continue, en dépit de toutes les révolutions et réformes politiques, à appartenir à une classe dont les intérêts professionnels n’ont cessé d’être, à cet égard, en opposition immédiate avec ceux de la multitude qu’elle gouverne. Nous trouverons dans cet état de choses, la cause réelle des guerres qui ont, plus que jamais, désolé le monde depuis que la guerre a perdu sa raison d’être.



Notes

1. Signalons à ce propos le projet d’invasion de l’Angleterre, récemment publié, du capitaine Von Luttwitz, du grand état-major allemand :

« Il faut tout préparer avec méthode, dit-il, et agir sans hésitation. La mobilisation des troupes à débarquer et de la flotte seront poussées le plus activement possible. Aujourd’hui, les vents ne sont plus les meilleures sentinelles de la Grande-Bretagne. La flotte allemande devra profiter de la prépondérance momentanée que lui procurera la dispersion des forces navales anglaises sur toutes les mers du globe. Courant au-devant de la flotte ennemie, elle s’efforcera de lui infliger une défaite décisive, ouvrant aux transports de troupes la route de l’invasion. »

L’auteur de ce projet invite ensuite, gracieusement, la France à participer à la curée :

« Il serait à désirer, dans l’intérêt de la civilisation, que la France ne se laissât pas leurrer par l’Angleterre, sa véritable ennemie héréditaire, et qu’elle poursuivît une politique d’expansion coloniale plutôt qu’un remaniement à son profit de la carte d’Europe. L’Allemagne ne peut se soustraire aux devoirs que la guerre de 1870-1871 lui a imposés. Elle est, du reste, en droit d’espérer qu’une guerre continentale lui sera épargnée d’ici longtemps. Sa population dépasse de 14 millions celle de la France. Le temps fera son œuvre, et les intérêts naturels des deux pays les amèneront à une alliance contre l’Anglais. »

2. Appendice. Note F. Le traité d’arbitrage anglo-américain.


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