par M. Gustave de Molinari.
Correspondant de l’Institut, rédacteur en chef du Journal des Économistes
Préface. — Les grandes fortunes aux États-Unis.
En 1847, on n’y citait encore qu’un seul particulier dont la fortune s’élevât à 25 millions ; on en cite plus de deux mille aujourd’hui. Deux cent cinquante familles possèdent chacune plus de 100 millions et, dans ce nombre, il en est dont le capital atteint 1 milliard. Le calcul suivant, établi sur les chiffres de l’income-tax, et, par conséquent, notoirement inférieur à la réalité, répartit comme suit le nombre et l’importance des grosses fortunes américaines en 1892 :
250 | au-dessus | de | 100 | millions, | soit au minimum | 25 | milliards. | |||
500 | de | 50 | à | 100 | — | — | 25 | — | ||
1 000 | de | 25 | à | 50 | — | — | 25 | — | ||
2 500 | de | 12 | ½ | à | 25 | — | — | 31 | — | |
7 000 | de | 5 | à | 12 | ½ | — | — | 35 | — | |
20 000 | de | 2 | ½ | à | 5 | — | — | 50 | — |
Soit un total de 81 250 individus possédant, au minimum, 191 milliards, autrement dit les trois cinquièmes de la richesse nationale, évaluée à un peu plus de 300 milliards de francs. Dès 1890, déjà, trente familles [198] détenaient, à elles seules, 5 554 millions, de francs, soit, en moyenne, 185 millions par famille.
(C. de Varigny. Les Coulisses de la Vie politique aux États-Unis. Revue des Deux Mondes, du 15 octobre 1892.)