L’Irlande, le Canada, Jersey

Jersey

Lettres adressées au Journal des débats


par M. Gustave de Molinari.

Membre correspondant de l’Institut

III

Les suites de l’exécution. — Agitation contre la peine de mort. — La police. — Les institutions de Jersey. — Féodalité et self-government. — Le budget. — Le free trade. — « La cohue ». — La cour d’assises. — Une séance du jury d’expropriation. —Le marché du samedi et la collecte de l’impôt. — Les excursions.

Saint-Hélier, le 16 août 1875.


L’émotion causée par l’exécution de Philippe Lebrun n’est pas encore calmée. Au moment même où la trappe s’ouvrit sous les pieds du condamné, un des deux pasteurs qui l’assistaient dans cet instant suprême, M. Beaumont, s’est élancé tout éperdu de la plate-forme en s’écriant : « vous venez de mettre à mort un innocent » et à sa sortie de la prison on le voyait s’agiter avec véhémence au milieu de la foule. En même temps, un colporteur criait un tract intitulé : « Non ! Je n’ai pas assassiné ma sœur ! » sans que la police songeât a s’y opposer. Hier, dimanche, le même M. Beaumont a tenu une grande assemblée religieuse dans laquelle, après s’être excusé de la vivacité de ses exclamations, il a fait le procès de la peine de mort. Je dois dire que les opinions sont fort divisées sur cette question, et que les abolitionnistes me paraissent en minorité ; cependant il est permis de douter de l’efficacité d’une peine qu’on applique en moyenne une fois tous les vingt-cinq ans. En admettant que cette peine produise un effet quelconque, l’impression que cause une exécution, — et qui m’a semblé être celle de la commisération et du dégoût plutôt que de la « terreur exemplaire », — l’impression, dis-je, s’efface vite : alors que devient l’effet préventif de cette peine demeurée horriblement barbare en dépit du « procédé perfectionné » du bourreau Marwood ? Sans compter que dans un pays où la police n’existe qu’à l’état rudimentaire, les erreurs judiciaires ne sont point impossibles. Dans le numéro de la Chronique de Jersey contenant le compte rendu de l’exécution, je trouve à la troisième page, au milieu des annonces, cet aphorisme imprimé en grosses lettres, et qui pourrait bien être l’argument le plus concluant des abolitionnistes : Une sentence irrévocable demande un tribunal infaillible ! Mais en voilà assez sur ce lamentable sujet. Je viens de dire que la police n’existe à Jersey qu’à l’état rudimentaire. Depuis quinze jours que je suis dans l’île, j’ai aperçu un policeman. C’était à mon débarquement, sur le quai, et cette apparition fantastique ne s’est pas renouvelée. On m’assure cependant que la police salariée compte un personnel de dix agents. Ces dix agents sont chargés du maintien de l’ordre au sein d’une population de 62 000 individus, dont 30 000 environ sont agglomérés dans la ville de Saint-Hélier. Ce n’est pas beaucoup, peut-être même n’est-ce pas assez, car on est assailli par une foule de petits mendiants qui font « la roue » ou « la cheminée » au passage des touristes, et qui de viendront certainement de parfaits vauriens ou même, en dépit du bourreau Marwood, du gibier de Cour d’assises. Ces dix agents salariés sont assistés, à la vérité, d’une « police honoraire », composée de citoyens respectables, et dont les emplois sont les premiers échelons des fonctions publiques. Mais la police est un métier comme un autre, et je me méfie, pour ma part, autant de la police d’amateur que de la musique d’amateur.

Ce qui fait la grande originalité des institutions de ce petit mais bien curieux pays c’est qu’on s’y trouve à la fois en pleine féodalité et en plein self-government. L’île est encore partagée en seigneuries, et le droit d’aînesse y fleurit comme au moyen âge. Il y a des fiefs de la Couronne et des fiefs particuliers. Les possesseurs des fiefs de la Couronne sont tenus à certaines redevances singulières ; le seigneur de la Trinité doit à la reine, duchesse de Normandie (les souverains anglais possèdent les îles du Canal comme ducs de Normandie et non comme rois d’Angleterre), deux canards chaque fois qu’elle vient dans l’île ; le seigneur, de Rozel doit s’avancer dans la mer à sa rencontre jusqu’aux sangles de son cheval et lui servir de boutillier (échanson) extraordinaire pendant son séjour ; le seigneur de Saint-Ouen doit paraître en armes avec deux tenants, quand l’île est menacée, et faire le service du .château de Montorgueil pendant vingt-six jours. Les seigneurs des fiefs ont conservé en compensation quelques droits substantiels : celui, par exemple, de détenir pendant un an la succession de leurs tenanciers morts sans héritiers directs et d’en jouir. Mais, chose digne d’attention ! ces restes de féodalité n’ont pas empêché la jeune et vigoureuse végétation des libertés modernes de s’épanouir à Jersey, En aucun pays du monde l’activité individuelle n’est moins entravée. Liberté de la pressé et des associations, liberté des cultes, liberté de l’enseignement, liberté du travail et du commerce, liberté des banques, toutes s’y sont implantées et elles y ont produit un déploiement d’activité morale et matérielle qui émerveille le touriste débarqué du continent. Ce n’est pas que les vestiges encore debout des lois et coutumes féodales ne causent bien par-ci par-là quelques nuisances ; mais, quand elles deviennent par trop gênantes et surannées, on en demande la réforme et on finit par l’obtenir, comme il est arrivé en 1856 pour l’ancienne Constitution politique de Jersey. Ce sont de vieilles souches qui gênent sans doute la jeune végétation ; mais ne vaut-il pas mieux les extraire une à une, quand il ne suffit pas de les laisser tomber en poussière, que de mettre le feu à la forêt et de faire « table rase » ? En France, nous avons mis le feu à la forêt, et tout y a passé, vieilles souches et jeunes pousses, privilèges surannés et libertés nouvelles. A Jersey, les jeunes pousses sont maintenant de grands arbres, tandis que les vieilles souches ne sont plus que cendre. La liberté de la presse y a fait croître et vivre confortablement les unes à côté des autres une demi-douzaine de feuilles, françaises ou anglaises, dans le format du Times ; la liberté des cultes y a attiré et y alimente quarante-deux sectes-qui se font une incessante et énergique concurrence pour toutes les œuvres de religion, d’éducation et de charité. Le clergé de l’Église établie vit de la dîme, et les recteurs des douze paroisses entre lesquelles l’île est partagée sont membres de droit de l’Assemblée des États ; il y a même une juridiction ecclésiastique comme au moyen âge, mais il n’y a plus de monopole, et chacun s’efforce de dépasser ses voisins des autres cultes en assiduité dans la pratique religieuse. Chose plus curieuse et qui fait plus d’honneur encore à la liberté ! tous ces prêtres d’Églises différentes qui se sont anathématisés et entre-brûlés pendant des siècles vivent ici en pleine paix, uniquement occupés du salut de leur troupeau, sans vouer à la perdition les troupeaux de leurs concurrents.

La liberté du travail et du commerce n’a pas produit des résultats moins salutaires. L’Angleterre, il faut lui rendre cette justice, se montre généreuse à l’égard des Jersiais : elle les protège gratis. L’île n’a donc à pourvoir qu’aux frais de son gouvernement local, et c’est peu de chose. La dette publique, contractée pour la création de routes, de ports et d’autres travaux d’utilité générale, ne dépasse pas 155 000 liv. st. (environ 4 millions de francs), et les dépenses annuelles vont de 25 000 à 27 000 liv. st. (625 à 675 000 fr.) Il y a une taxe des pauvres (rât), une taxe de police (2 pence par livre), des droits sur les vins et eaux-de-vie, et c’est tout ! Pour le reste, liberté entière, free trade complet. Le résultat, c’est que la population de l’île a triplé depuis le commencement du siècle, que la richesse publique y a au moins décuplé, que l’île ressemble à un vaste jardin où le varech et le guano créent les plus belles fleurs et les primeurs de choix qui alimentent le marché de Londres, et que la marine jersiaise ne compte pas moins de 450 navires avec 140 000 tonneaux. Au point de vue du consommateur, — le point de vue dominant, ici du moins, — le résultat du free trade à Jersey, c’est que toutes les denrées de nécessité ou de confort qui sont les matériaux de la vie coûtent en moyenne, autant qu’il m’a été possible d’en juger par un examen sommaire des prix, un tiers de moins que sur le continent. Aussi la vie est-elle facile et le bien-être partout visible. Il y a sans doute des ombres à ce tableau : le commerce de Jersey a subi, il y a peu d’années, une crise désastreuse causée par les excès de la spéculation et la chute des banques ; dans la classe inférieure l’alcoolisme fait des progrès meurtriers, malgré l’intervention active des Sociétés de tempérance, parmi lesquelles je citerai la Société des Templiers, devenus les patrons des buveurs d’eau. Une autre cause d’affaiblissement pour cette population confinée dans une île, c’est le défaut de croisements : tous les Jersiais ont fini par être un peu parents, et ils subissent les conséquences délétères des unions consanguines : les scrofules, la surdité, l’idiotisme, la folie deviennent de plus en plus communs, mais ce n’est pas la faute de la concurrence, au contraire !

La plupart des services publics se trouvent concentrés dans un édifice situé sur la place Royale de Saint-Hélier et assez singulièrement nommé « la Cohue ». Là se tiennent les États, sous la présidence du bailli nommé par la reine. A côté du bailli siège le général-gouverneur qui a droit de veto sur certaines décisions des États, — celles qui ont force de loi pendant trois ans sans la sanction de la reine, — mais qui use rarement de son veto. Dans une salle voisine se tiennent les audiences des tribunaux, Cour d’assises, tribunal civil et tribunal de police correctionnelle. A la Cour d’assises, les juges siègent en robes rouges, les avocats sont revêtus de robes noires, mais ils portent barbe et moustaches. C’est la première fois que j’aperçois un costume officiel à Jersey. On juge un vaurien, dont le dossier est orné de quinze récidives, les plaidoiries ont lieu en français, — demeuré la langue officielle quoique l’accusé ne sache que l’anglais. On le condamne à un an de prison, et le président lui adresse, en anglais cette fois, une admonestation paternelle. Ce speech ne produit qu’un médiocre effet sur le condamné : il se tourne vers le procureur général et lui lance une bordée d’injures ; le président se contente de faire un signe à l’huissier, qui se hâte d’emmener ce condamné peu respectueux. A Jersey, on a encore vingt-quatre heures pour maudire ses juges ! — Une autre scène me montre dans tout ce qu’elles ont de patriarcal les habitudes judiciaires de cet aimable pays. Je passais sur la place du marché de Saint-Aubin. Un groupe qui écoutait attentivement un orateur fort animé se trouvait réuni en face d’une maison de médiocre apparence. C’était une séance du jury d’expropriation. L’orateur, — un avocat ayant, comme on dit, la langue bien pendue, — plaidait avec chaleur la cause d’une veuve respectable, propriétaire de la maison qu’il s’agissait d’abattre pour livrer passage à un chemin de fer. Il s’apitoyait sur le sort de sa cliente, qu’on allait expulser de son foyer en échange d’une indemnité de 30 quartiers de froment de rente, — encore une originalité de ce pays original, on continue à y évaluer les rentes en blé. Au moins si cette rente était garantie autrement que par les prospectus de la Compagnie ! Mais est-il donc sans exemple à Jersey que les Compagnies n’aient pas tenu les promesses de leurs prospectus ? (Sourires approbatifs de l’auditoire.) Supposons que celle-ci fasse de mauvaises affaires, — ce qui ne serait pas sans exemple (nouveaux sourires), que deviendrait la malheureuse veuve dont on veut abattre la maison en échange d’une indemnité dérisoire et précaire ? Il lui resterait un terrain nu avec quelques yards de rails rongés par la rouille. Ah ! s’il s’agissait de quelque personnage influent, de l’écuyer X... par exemple, on y regarderait à deux fois avant de toucher à sa propriété ; mais il s’agit d’une veuve sans appui, etc., etc. L’avocat conclut en faisant un appel chaleureux à la justice du jury, il s’éponge la figure et remet tranquillement sur sa tête un large chapeau de paille. Le jury est visiblement impressionné ; mais voici un petit homme sec, en simple paletot, d’une tenue correcte, qui prend la parole. C’est le procureur général, que je retrouve plus tard à la Cour d’assises, vêtu de la robe rouge. Celui-ci fait bon marché des raisons de sentiment sur lesquelles s’était étendu avec complaisance l’avocat au chapeau de paille. Ce n’est pas une affaire, dit-il, dans laquelle y ait lieu de s’apitoyer sur la veuve et l’orphelin, et vous pouvez vous dispenser de faire sortir vos mouchoirs de vos poches. On a offert à la dame une maison confortable en échange de la sienne : elle l’a refusée, preuve manifeste qu’elle ne craint pas d’être réduite à loger sur de vieux rails ; mais vous, membres du jury d’expropriation, vous n’avez pas à vous occuper du mode de payement de l’indemnité, c’est une question qui n’est pas de votre ressort ; vous avez à décider simplement si l’indemnité offerte est équitable, Or, la maison n’a jamais, été estimée à plus de 20 quartiers de froment de rente ; visitez-la en détail et décidez si une offre, de 30 quartiers — la question du mode et des garanties de payement étant réservée ; — est acceptable ou non. L’auditoire semble retourné par cette parole précise et nette ; l’avocat renonce à répliquer, et les membres de ce jury en plein vert se mettent en devoir de visiter la maison, objet du litige. — Les habitudes administratives ne sont pas moins patriarcales. Voici, par exemple, comment se perçoit l’impôt, ou plutôt le prix de location des places sur le marché : Le samedi est le grand jour de marché ; c’est une véritable foire qui dure jusqu’à onze heures du soir, et à laquelle une bonne partie de la population de l’île se donne rendez-vous. On vient y faire ses provisions pour le dimanche ; le marché et les rues avoisinantes sont illuminés à giorno, les étaux sont encombrés de viandes, de poissons de légumes, de fruits, de fleurs, — il y a même dans un coin du marché aux légumes un étal consacré à la vente des journaux, — les magasins exposent leurs plus belles marchandises, aux prix les plus attrayants, les musiciens ambulants font grincer à tous les carrefours harpes et violons ; c’est un Derby day au petit pied. Donc, le samedi matin, l’inspecteur général des marchés, un personnage ! s’en va lui-même, la sacoche de cuir au côté et le lorgnon à l’œil, faire la collecte de l’impôt. Le voilà qui entame familièrement un bout de conversation avec les marchandes, et, Dieu me pardonne ! il prend le menton aux plus jolies. On rit et on paye l’impôt. Cette bienheureuse île de Jersey n’est-elle pas voisine du royaume d’Yvetot ?

Mais on ne vient pas à Jersey pour rester à. Saint-Hélier. Les « excursions », voilà le grand attrait de l’île, et grâce à la merveilleuse beauté des routes, grâce encore à la concurrence des chemins de fer et des « cars », c’est un plaisir que l’on peut se donner à bon marché et avec tout le confort possible. Il y a deux chemins de fer, — qui unissent, l’un Saint-Hélier au petit port de Gorey, situé au pied du château de Montorgueil, l’autre, à la jolie ville de Saint-Aubin. Celui-ci est en partie construit sur pilotis dans le lit même de la mer, et les vagues viennent pousser leur écume jusque sur les wagons à la marée haute. Mais quels charmants wagons ! et commodes ! Une vérandah règne tout le long du train ; on peut s’y promener et y fumer pendant les vingt minutes que dure le trajet. Les gares, à la vérité, sont en planches ; mais le confort des wagons n’est-il pas préférable au luxe des gares ? — Les « cars » sont de grandes voitures ouvertes, à cinq bancs, où vingt personnes peuvent s’asseoir à l’aise, traînées au grand trot ou au galop par quatre chevaux élégants et vigoureux. Il y a les Paragons, les Royal blue, les Fauvets alliance excursion cars, qui se disputent la préférence des voyageurs, sans autre tapage que celui de leurs affiches. L’excursion dure de onze heures à cinq heures, moyennant la modique somme de 2 sh. 6 d. (3 fr. 25 c). L’île est partagée en trois tranches : en trois excursions on a tout vu, ou à peu près. Je vous l’ai dit : c’est un jardin qui a la mer pour pièce d’eau. On passe d’une baie ou d’une crique entourée de rochers abrupts à une vallée ombreuse où les chênes et les ormes couverts de lierre rejoignent parfois leurs branches pour former une longue voûte de verdure ; plus loin, de grasses prairies dans lesquelles des vaches bien portantes et au poil lustré attestent qu’on ne connaît pas l’impôt du sel ; des pommiers, des poiriers, des figuiers ployant sous le poids des fruits, des cottages de paysans, avec le gros buisson de fuchsias à côté de la porte, des géraniums, des capucines, des roses, des œillets aux fenêtres, et sous les fenêtres, des paysannes en chapeau, des enfants propres, dans tous les villages une école ; en voici une qui s’appelle Eden house et qui est la bien nommée, car elle surgit d’un vaste parterre de fleurs ; plus loin, encore sur les rochers, des tapis de bruyères violettes. Les cimetières seuls, nus et dépouillés, avec de simples pierres dressées, font tache dans cet ensemble riant ; point de parterres, point de couronnes sur les tombes ; les vivants ont cependant bien assez de fleurs pour en céder quelques-unes aux morts. Les « cars » s’arrêtent aux endroits les plus pittoresques, au château de Montorgueil, à Rozel-Bay, à la Grève de Leck, à la pointe de Piémont, au phare de Corbière. On prend des rafraîchissements dans un picnic-room ; on va visiter tantôt un château, tantôt une grève, tantôt un jardin, où les plantes de l’Australie et même des tropiques, le gommier, le phormium tenax, le bambou croissent en plein air dans le voisinage du chêne-vert, de l’orme, du châtaignier et du laurier ; on remonte en voiture et on aperçoit, collée aux arbres ou aux rochers, l’inévitable annonce : ici, c’est l’adresse d’un artisan ingénieux qui n’a pas son pareil pour réparer les souliers et les bottes ; là. il est question de pilules dont l’effet est « magique ». On rentre à cinq heures, on dîne à six. Le soir, ceux que n’attire point l’irrésistible miss Lydia Howard ou les English opera récitals, qui ont remplacé sans désavantage les incomparables Minstrels, ceux-là, dis-je, vont se promener sur la jetée, rendez-vous ordinaire de la population de Saint-Hélier. Depuis quelques jours la mer est unie comme un lac ; la lune, dans un ciel merveilleusement limpide et transparent, argenté les eaux de la jolie baie de Saint-Aubin, et permet de lire, comme en plein jour, les affiches coloriées du « Grand Bazar » et de la « véritable eau de Cologne de Jersey ». Décidément, cette île charmante serait un morceau détaché du paradis terrestre, — si l’on n’y pendait point.


Fin.


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