L’Irlande, le Canada, Jersey

L’Irlande

Lettres adressées au Journal des débats


par M. Gustave de Molinari.

Membre correspondant de l’Institut

IV

Condition des propriétaires. — Le château. — Le parc. — Le confort seigneurial. — Statistique de l’absentéisme. — Les charges des propriétaires. — La part des cadets. — Le douaire des veuves. — Les impôts. — L’arriéré des rentes. — La coalition contre les Landlords. —Impunité acquise aux crimes agraires. — Les remèdes qui aggravent le mal, et ceux qui le guérissent. — L’amélioration des cultures.

Glendalough (comté de Galway), le 16 août 1880.


Entre la condition du petit tenancier et celle du grand propriétaire, ou même du propriétaire moyen, dont le revenu atteint 4 ou 5 000 liv. st., la distance est énorme et le contraste violent. Ici c’est la civilisation dans ce qu’elle a de plus confortable, là c’est la barbarie sous les vêtements de rebut, effiloqués et salis de la classe civilisée. Chaque terre est divisée en deux parties bien distinctes : le domaine proprement dit et l’exploitation qui est partagée entre des tenanciers plus ou moins nombreux, tantôt avec un bail, tantôt, — et c’est le cas ordinaire dans le comté de Galway, — sans bail ; mais l’intérêt bien entendu du propriétaire plus encore que le bill de Gladstone, corrige ce que ce régime peut avoir de défectueux : on conserve précieusement le tenancier qui paye exactement sa rente, et on se garde de l’augmenter ; c’est ainsi, que dans la plupart des terres que j’ai visitées, les mêmes familles de tenanciers, vivent depuis des siècles à côté de la famille du propriétaire. Le domaine proprement dit contient le château et un parc anglais, où paissent de superbes vaches à courtes cornes et des moutons améliorés. On loue ordinairement le pâturage à un grazier, en réunissant ainsi l’utile à l’agréable. A Monivea, une partie du domaine est occupée par un bois superbe avec des allées idéales d’ormes centenaires ; à Kilcornan, le parc contient 1 100 acres (450 hectares) enclos de murs ; il y a une réserve pour le gros gibier et des gorges rocheuses qui rappellent la forêt de Fontainebleau, à côté de cette vaste nappe vert d’émeraude émaillée de grandes marguerites blanches et de boutons d’or. Le château est ordinairement une simple maison moderne avec un rez-de-chaussée et un seul étage, construite aux environs du vieux castle dont les ruines sont enveloppées de lierre. A Kilcornan, c’est un château bâti récemment dans le style de l’époque d’Élisabeth : une chapelle gothique en avant de la façade, le propriétaire est catholique. A chaque étage, une large et haute galerie sur laquelle s’ouvrent des séries d’appartements confortablement meublés. Des tapis partout. Une bibliothèque remplie d’éditions rares. Dans les chambres à coucher, des lits immenses où l’on monte au moyen de trois degrés recouverts de velours rouge. Un appareil colossal de propreté : des cuvettes qui sont des cuves, des torrents d’eau chaude et d’eau froide, bref le soin de la personne poussé jusqu’au dernier raffinement. Lorsque la famille est protestante — il n’y a que 7 % de propriétaires catholiques dans toute l’Irlande, mais la proportion est plus forte dans le comté de Galway, — le maître du logis commence la journée en lisant à haute voix quelques versets de la Bible et en faisant la prière. Le bruit formidable d’un gong chinois annonce les repas : — déjeuner — lunch, — dîner à huit heures. On fait grande toilette pour le dîner, Même en famille : les dames en robes décolletées, les hommes en habit noir et cravate blanche, in full dress. Dans la journée, le propriétaire s’occupe dés affaires du domaine. Il y a beaucoup plus de propriétaires résidents que je ne m’y étais attendu ; près de la moitié du nombre total est à demeure dans le domaine. On m’assurait à Dublin que l’absentéisme enlevait chaque année à l’Irlande de 4 à 6 millions de livrés sterling (de 100 à 190 millions de francs), ce qui serait énorme. Vérification faite, d’après une très curieuse statistique 1, le nombre des propriétaires absents n’est que de 1 443 avec un revenu de 1 538 000 liv. st., soit 38 millions de francs formant 1/7e’ environ du revenu total de la propriété foncière. C’est peu de chose ; les Irlandais qui vont travailler en Angleterre, et ceux qui reviennent en Irlande, des États-Unis, du Canada et de l’Australie, après avoir fait fortune, rapportent un capital équivalent dans leur pays natal. Ce grief de l’absentéisme, comme beaucoup d’autres, a un caractère rétrospectif. Il se peut que l’absentéisme ait été jadis une plaie ; il n’a plus aujourd’hui qu’une portée secondaire. Remarquons qu’à mesure que les communications internationales se développent et que les. intérêts s’éparpillent en s’entre-croisant, l’absentéisme devient la règle : tout homme qui a en portefeuille des fonds publics, des actions et des obligations de chemins de fer, de mines, de manufactures, qui possède une ou plusieurs fermes, et qui préfère la résidence de la ville à celle de la campagne, n’est-il point un absentee, car il dépense la presque totalité de son revenu ailleurs que dans l’endroit où il le recueille ? On pourrait dire que l’absentéisme se développe en raison des progrès de l’industrie et de la civilisation ; il n’y a que les huîtres, qui demeurent attachées à leur rocher, et on ne saurait reprocher à l’homme civilisé d’obéir au vieil adage : Ubi bene ibi patria. D’ailleurs, en admettant qu’il fût juste et raisonnable d’établir une taxe spéciale sur les absentees, comme je l’ai entendu proposer, il faudrait taxer aussi les émigrants des classes inférieures. L’émigration n’est-elle pas en effet une des formes de l’absentéisme, et non la moins nuisible ? Depuis trente ans, n’a-t-elle pas enlevé à l’Irlande 2 500 000 individus, la fleur de sa population laborieuse ? En supposant que l’émigrant n’ait coûté à élever, instruire, etc., que la modique somme de 100 fr. par tête ; — ailleurs la somme serait infiniment trop faible, mais l’Irlande est un des pays du monde où l’homme revient le moins cher ; en supposant encore qu’il emporte un capital de 100 fr., — les frais d’émigration aux États-Unis sont, au minimum, de 150 fr. et de 400 fr. en Australie ; mais il convient de décompter quelque chose pour les subsides que les anciens émigrants fournissent aux nouveaux, — on arrive à un total d’un demi-milliard. C’est une grosse saignée, et jusqu’à présent l’importation des capitaux d’Angleterre et des graziers d’Écosse n’a pas compensé cet écoulement régulier de la richesse et de la force de la malheureuse Irlande. Ai-je besoin d’ajouter qu’aucune prohibition ou réglementation ne suffirait à combler ce déficit ? C’est l’affaire du progrès économique. A ce mal, comme à beaucoup d’autres, on peut appliquer cette maxime que j’ai recueillie dans un meeting des Foresters à Dublin, et qui mériterait d’être gravée en lettres d’or, dans toutes les salles de Parlement de l’univers :

Of all the evils that men endure
How few there are that Parliament or laws can cure!
(De tous les maux que les hommes endurent, combien il en est peu que le Parlement ou les lois puissent guérir !)

Je reviens aux propriétaires irlandais. Ils mènent certainement une vie large et confortable ; mais il y a plus d’un item à déduire de leurs revenus, sans parler de l’arriéré des rentes. Il y a d’abord la somme qui revient aux cadets. Le domaine appartient à l’aîné, du moins lorsque le testateur n’en a pas disposé autrement, et il est ordinairement frappé de substitution au profit de l’aîné à naître, ce qui signifie que le propriétaire à le droit d’en jouir, sans pouvoir le vendre, car il est tenu de le léguer intact à son successeur. Intact dans le sens de l’étendue matérielle, mais non de la valeur, chose pourtant non moins essentielle. Il peut le charger d’hypothèques et ne léguer à son successeur, en dépit de la loi, qu’une propriété négative dont le passif dépasse l’actif. Ce n’est pas un cas inusité en Irlande, et la loi des Encumbered Estates a porté un premier coup aux substitutions en autorisant la vente des propriétés en faillite. Parmi les hypothèques figurent celles qui assurent le douaire des veuves et la part des cadets. Celle-ci est fixée au moment du mariage par des accords entre les deux familles. Voici, par exemple, un bien évalué à 140 000 liv. st. La part des cadets éventuels a été fixée à 20 000 liv. st. S’il n’y en a qu’un, on la lui délivre intégralement ; s’il y en a plusieurs, on la divise entre eux. Le propriétaire emprunte les sommes affectées aux cadets et aux veuves ; s’il n’est pas économe, — et l’économie n’est pas une vertu irlandaise, — il néglige de les rembourser, et les hypothèques s’accumulent sur le domaine, avec les intérêts à payer. Il faut ensuite acquitter les impôts qui se prélèvent en raison du revenu apparent et non du revend réel. Il y en a de plusieurs sortes : taxe des pauvres, taxe du comté, dîme, taxe territoriale, impôt sur le revenu, les plus lourds sont la taxe des pauvres et la dîme. La taxe des pauvres s’est élevée, dans l’exercice du 1er octobre 1878 au 1er octobre 1879, à 1 130 000 liv. st. sur un revenu territorial de 13 589 000 liv. st. Cependant l’Irlande ne peut pas se plaindre d’être plus taxée que l’Angleterre, les estimations d’après lesquelles on assied l’income-tax sont de 20 % plus basses que les estimations anglaises : c’est 70 % du revenu réel au lieu de 90. Il est difficile de se rendre compte du tantième du produit du domaine qui va à ces différents impôts. Un propriétaire dont le bien est probablement chargé d’hypothèques l’évalue à 1/3, un autre à 1/7e seulement, et cette dernière évaluation me paraît plus près de la réalité. Mais que l’impôt soit de 1/3 ou de 1/7e du revenu, il faut le payer, et on ne peut donner de l’argent au gouvernement et au comté qu’à la condition d’en recevoir des tenanciers. Or, depuis deux ou trois ans, les tenanciers, soit impossibilité d’acquitter la rente, soit mauvais vouloir, se font tirer l’oreille. Les arriérés s’accumulent. Un propriétaire dont le bien donne un revenu annuel de 595 liv. st. me communique le compte de ce qui lui est dû par ses tenanciers. Le total s’élève à 824 liv. st. 6 sh., soit près de dix-huit mois d’arriéré. Comment, à moins d’avoir d’autres ressources, payer l’intérêt des emprunts, les impôts, et vivre ? Les plus gênés ou les moins patients recourent aux évictions, mais on ne s’y décide qu’à la dernière extrémité, et, malgré le rejet du Disturbance bill qui les interdisait pour dix-huit mois, elles n’ont qu’une efficacité problématique. La Land League est en train de suppléer au Disturbance bill en organisant une vaste coalition contre les propriétaires qui expulsent leurs tenanciers sous le vain prétexte qu’ils refusent de payer la rente. Défense est faite de louer la terre du tenancier expulsé, ou, si le propriétaire entreprend de l’exploiter pour son compte, défense non moins rigoureuse de lui prêter un concours, quelconque, en labourant, semant ou moissonnant. Le propriétaire est débarrassé d’un tenancier insolvable, soit ! mais en est-il plus avancé ? La terre est frappée d’interdit, et nul ne serait assez osé pour affronter cette excommunication populaire. Vous le voyez, le propriétaire n’est pas précisément sur un lit de roses. Il n’y a eu qu’une seule éviction dans les environs de Monivea. Le tenancier avait renoncé depuis deux ans et demi à payer sa rente. Le propriétaire, prétendant à tort ou à raison qu’il y mettait de la mauvaise volonté, l’avait « évicté », en faisant enlever les meubles de la maison. Les meubles, — une commode, des tables et des chaises en assez bon état, — étaient rangés avec symétrie le long de la route. Le tenancier se promenait philosophiquement, la pipe à la bouche, devant son mobilier, quoique personne, à coup sûr, ne se fût avisé d’y toucher, car si les foudres de l’Église ont perdu leur vertu, on ne brave pas impunément celles du peuple. Un coup de fusil est bientôt tiré, et il n’y a jamais de témoins. Ce n’est pas que la police soit mal faite. L’Irlande possède la gendarmerie la plus nombreuse et à coup sûr la mieux payée de l’Europe. Les simples « constables », — de beaux hommes à la physionomie honnête et martiale, avec un uniforme vert foncé, — reçoivent 52 liv. st. par an, 25 fr. par semaine, et ils ont droit à la pension après trente ans de services. On me raconte qu’ils se sont mis en grève il y a quelques années pour obtenir une augmentation d’appointements, — vous figurez-vous une grève de gendarmes ? — et qu’ils l’ont obtenue. Ils sont au nombre de près de 12 000, à la solde du gouvernement, sauf un supplément que payent les comtés quand ceux-ci demandent au delà de la proportion de la force publique qui leur est assignée, et ils remplissent leurs fonctions avec toute la conscience possible, excepté naturellement en temps de grève. Mais comment empêcher des attentats dont tout le monde est complice ? L’impunité est à peu près acquise aux crimes agraires. On n’en abuse pas trop pour le moment, et la bonne apparence que la récolte a prise depuis ces derniers jours de beau temps permet d’espérer une accalmie rassurante pour les propriétaires et les collecteurs de la rente. Cependant, si l’opinion se généralisait parmi les tenanciers qu’ils ne doivent rien aux « voleurs de terre », je ne vois pas bien, dans l’état actuel des esprits et des choses, comment on pourrait s’y prendre pour les contraindre à la payer. Il faut compter sur le bon sens public et sur le beau temps.

Il est clair que cette situation laisse à désirer ; j’ajoute que les pessimistes prétendent qu’elle va s’aggravant au lieu de s’améliorer, et qu’on peut constater pour ainsi dire d’un mois à l’autre un changement vers le pire. A qui la faute ? C’est l’héritage du passé qui pèse sur le présent. L’Irlande a subi toutes les brutalités de la conquête, et le sol irlandais a été partagé entre les conquérants. Quelques milliers de familles étrangères ont été investies du monopole de la terre, et elles ont tenu tout un peuple prolifique et famélique sous leur sujétion. Il se peut qu’elles aient abusé de leur écrasante prépondérance, car il est rare que l’homme n’abuse pas de son pouvoir lorsqu’il tient d’autres hommes à sa discrétion ; mais aujourd’hui, d’après ce que je vois, le propriétaire use avec modération du peu qui lui reste de pouvoir, et les anciennes familles surtout traitent leurs tenanciers pauvres avec une bienveillance secourable qui pourrait être proposée, comme exemple à maint propriétaire fraîchement enrichi du continent. Les propriétaires empruntent au gouvernement pour donner du travail aux victimes de la disette, en exécutant des travaux d’amélioration dont l’utilité n’est pas toujours appréciable ; quelques-uns bâtissent des maisons commodes et bien aérées pour remplacer les odieuses et infectes masures de leurs petits tenanciers ; j’en connais un qui vient de faire bâtir au prix de 150 liv. st. de jolis Cottages qu’il loue à raison de 1 sh. par semaine, — ce qui ne lui vaut pas même 2 % de son capital. Les dames visitent les écoles et ne dédaignent pas de donner des leçons aux enfants pauvres ; elles distribuent des médicaments et essayent de propager quelques notions élémentaires d’hygiène ; mais la situation exige d’autres remèdes que ces lénitifs philanthropiques.

J’aurai à revenir sur cette question brûlante ; en attendant, je persiste à douter que l’extirpation du Landlordism ou le renvoi de la « garnison anglaise », comme on appelle les propriétaires dans les meetings de la Land League, soit le spécifique qui guérisse tous les maux de l’Irlande. J’ai plus de confiance dans le progrès économique, dans l’amélioration du matériel et des méthodes agricoles. Malheureusement, la partie de l’Irlande que je visite est fort en retard sous ce dernier rapport. Les tenanciers n’ont aucun goût pour les nouveautés, et un bon nombre de propriétaires sont tenanciers en ce point. On rejetait naguère toute la responsabilité des misères du pays sur la mauvaise qualité du sol, combinée avec l’humidité excessive du climat, et on était bien persuadé qu’il serait parfaitement chimérique d’essayer de changer ce qu’on appelait les lois de la nature. Cependant quelques propriétaires de la nouvelle école n’eut pas reculé devant cette œuvre impie et téméraire. A Monivea, un essai des nouvelles méthodes, fait sur 30 acres de bruyères et de genêts, a merveilleusement réussi. La bruyère, qui se louait 2 sh. ½ l’acre, se loue maintenant, transformée en prairie, 1 liv. st. Une autre tentative a été faite sur une échelle plus étendue par un ancien officier de l’armée anglaise, M. T..., dont j’ai visité le domaine. Sur une terré de 2 à 3 000 acres, il a entrepris de transformer en terres arables et en pâturages 500 acres de bruyère loués comme à Monivea à raison de 2 sh. ½. L’opération est déjà terminée sur 240 acres, et elle a donné des résultats inespérés. Après avoir enlevé les pierres qui couvrent le sol comme si une pluie d’aérolithes y était tombée, il a défoncé la bruyère en employant une forte machine de Fowler, et labouré ensuite avec une de ces puissantes charrues à quatre socs que l’Exposition des Champs-Élysées nous a rendues familières. Les pierres calcaires recueillies sur place lui ont fourni à peu de frais la chaux nécessaire à l’amendement du sol ; il a semé de l’avoine, planté des navets et des betteraves, et finalement fait des prairies qui se louent 26 sh. l’acre. J’ai assisté à l’opération du défoncement à la vapeur et j’ai été moins frappé de la puissance de cette machinery de l’agriculture de l’avenir, de la beauté des avoines, des navets et des prairies, que de la confiance du propriétaire dans son œuvre. On ne lui a pas ménagé les railleries, et on est fermement persuadé dans tout le voisinage qu’il court à sa ruine. Le sol est tellement perméable, affirment les agriculteurs de l’ancienne école, que les engrais descendent jusqu’en enfer. M. T... ne se laisse pas décourager, et il est assuré de convertir les sceptiques en leur faisant toucher du doigt ses profits. Il y a en Irlande des centaines de milliers d’acres à améliorer, et qui sait si la charrue à vapeur ne serait pas un instrument de régénération plus efficace que le fusil ou le revolver ? Qui sait si en élevant dans la proportion de 1 à 8, comme l’a fait M. T.... la puissance productive du sol, on ne finirait point par enrichir le pauvre sans appauvrir le riche ?

Mais le vent ne souffle pas de ce côté, je dois le constater à mon grand regret, et j’ai bien peur que la pauvre Irlande ne soit pas au bout de ses agitations et de ses peines.



Note

1. Voici un résumé de cette statistique officielle de l’absentéisme :

NombreAcresValeur.
Résidents dans ou auprès de la propriété3 589      8 880 549      4 718 497
Proportion44,3 %46,3 %
En Irlande et occasionnellement dans leur propriété377852 818371 123
Proportion4,3 %3,6 %
Résidents ailleurs en Irlande4 4654 362 4452 120 220
Proportion21,8 %29,9 %
Résidents hors d’Irlande et occasionnellement dans leur propriété1801 358 347601 072
Proportion6,8 %5,0 %
Rarement ou jamais en Irlande1 4433 145 5141 536 071
Proportion15,7 %15,1 %

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