Liberté économique et interventionnisme

par Ludwig von Mises

traduit par Hervé de Quengo

 

II. L'interventionnisme

 

Il est évident que les êtres humains ne sont pas omniscients, qu'ils ne peuvent pas tout savoir. Et ils n'ont pas une compétence universelle, ils font des erreurs. Mises était toutefois convaincu qu'ils auraient davantage de connaissances et feraient moins d'erreurs s'ils étaient libres et si leurs actions volontaires n'étaient pas entravées. La compréhension de la théorie économique l'avait convaincu que des hommes libres de poursuivre leurs buts respectifs par des moyens pacifiques, de se faire concurrence, de coopérer, de marchander et d'échanger les uns avec les autres, de s'ajuster et de s'adapter aux conditions changeantes, apprendraient par la raison et par l'expérience. Ils seraient capables de corriger leurs erreurs, leurs mauvais jugements et leurs faux calculs avant que les effets ne deviennent graves. Tout les gens concernés en tireraient un bénéfice.

Se rendant compte des avantages de la coopération sociale pacifique, Mises fut conduit à défendre la protection des marchés libres et de la propriété privée. Le rôle du gouvernement était pour lui d'agir en tant que « veilleur de nuit ». Il ne devrait pas sinon s'immiscer dans les actions pacifiques et volontaires des individus. Il ne devrait pas essayer d'être à la fois Dieu et le Père Noël. Le gouvernement ne devrait utiliser son pouvoir, comme le dit Mises, « que pour protéger les gens honnêtes et respectueux de la loi contre des attaques violentes et frauduleuses. »

Les articles de cette partie attirent l'attention sur les conséquences malheureuses d'un gouvernement qui va au-delà de ce rôle limité. Certains de ces articles datent de la période de la « guerre froide » contre le communisme de l'après Deuxième Guerre mondiale et de la Guerre de Corée (1950-1953). Les effets de l'inflation (expansion monétaire) étaient alors d'actualité et des contrôles des prix étaient imposés de manière temporaire. Parmi les sujets discutés ici se trouvent les dépenses du gouvernement, les privilèges spéciaux, les salaires maintenus artificiellement à un niveau élevé, l'expansion du crédit et l'inflation, qui tous perdurent aujourd'hui.

Les gens, disait Mises, doivent comprendre les conséquences de ces programmes. Il est « diabolique » écrit Mises dans un article de « pousser les divers groupes de pression à réclamer toujours davantage de dépenses gouvernementales devant être financées par l'expansion du crédit. La facture d'une telle folie gouvernementale est toujours payée par les gens les plus travailleurs et les plus prudents, » au détriment de tout le peuple.


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