Le Chaos du planisme

Éditions Génin — Librairie de Médicis — Paris (1956)

par Ludwig von Mises

traduit par J.-P. Hamilius, Jr.

 

9. Les enseignements de l'expérience soviétique

 

Beaucoup de gens dans le monde entier affirment que « l'expérience » soviétique a fourni une preuve concluante en faveur du socialisme et réfuté tout, ou du moins la plus grande partie des objections soulevées contre lui. D'après ces gens, les faits parlent pour eux-mêmes. Il n'est plus permis de prêter la moindre attention au raisonnement contrefait et à priori des économistes bourgeois qui critiquent les plans socialistes. Une expérience cruciale vient de faire éclater leurs tromperies.

Il est tout d'abord nécessaire de comprendre que dans le domaine des actions humaines intentionnelles et des relations aucune expérimentation n'a jamais été faite. La méthode expérimentale à laquelle les sciences naturelles doivent tous leurs accomplissements ne peut pas être appliquée aux sciences sociales. Les sciences naturelles sont à même d'observer dans l'expérience du laboratoire les conséquences du changement isolé dans un élément seulement, alors que les autres éléments restent inchangés. Leurs observations expérimentales se rapportent en dernier lieu à certains éléments que les sens ont observés dans l'isolation. Les sciences naturelles appellent faits les relations causales qui se dégagent de telles expériences. Leurs théories et leurs hypothèses doivent concorder avec ces faits.

Mais les expériences auxquelles les sciences sociales ont affaire sont essentiellement différentes. Ce sont des expériences historiques. Ce sont des expériences de phénomènes complexes, des effets concertés amenés par la coopération d'une multiplicité d'éléments. Les sciences sociales ne sont jamais à même de contrôler les conditions des changements et de les isoler les unes des autres de la même façon que le font les expérimentateurs dans l'arrangement de leurs expériences. Ils n'ont jamais l'avantage d'observer les conséquences d'un changement dans un élément seulement, les autres conditions demeurant égales. Ils ne sont jamais en face de faits dans le sens que les sciences naturelles donnent à ce terme. Chaque fait, chaque expérience dont les sciences sociales doivent s'occuper, permet diverses interprétations. Des faits historiques et des expériences historiques ne peuvent jamais prouver ou réfuter une assertion de la même façon qu'une expérience prouve ou réfute une hypothèse.

Les expériences historiques ne se commentent jamais elles-mêmes. Elles doivent être interprétées du point de vue de théories construites sans l'aide d'observations expérimentales. Il n'est pas nécessaire d'entrer dans une analyse épistémologique des problèmes logiques et philosophiques impliqués. Qu'il suffise de mentionner le fait que personne — ni théoricien, ni praticien — ne procède jamais autrement en s'occupant d'expériences historiques. Toute discussion relative à l'importance et à la signification des faits historiques se ramène très vite à une discussion de principes abstraits généraux qui sont les antécédents logiques des faits à élucider et à interpréter. Se référer à des expériences historiques ne permet jamais de résoudre un problème ou de répondre à une question. Les mêmes événements historiques et les mêmes données statistiques sont revendiqués comme des confirmations de théories contradictoires.

Si l'histoire pouvait nous prouver et nous enseigner quelque chose, ce serait que la propriété privée des moyens de production constitue une condition nécessaire de la civilisation et du bien-être matériel. Seules les nations qui ont approuvé les principes de la propriété privée se sont élevées au-dessus de la pauvreté et ont produit la science, les arts et la littérature. Il n'y a pas d'expérience susceptible de montrer qu'un autre système social pourrait doter l'humanité de la moindre réalisation caractérisant la civilisation. Néanmoins, rares sont les gens qui considèrent ce fait comme une réfutation suffisante et incontestable du programme socialiste.

Il y a, au contraire, même des gens qui avancent leurs arguments dans la direction contraire. Ils affirment fréquemment que c'en est fait du système de la propriété privée, parce que c'était le système que les hommes appliquaient dans le passé. Quelque salutaire qu'un système social puisse avoir été dans le passé, disent-ils, il ne peut pas l'être également dans l'avenir ; une ère nouvelle requiert une nouvelle forme d'organisation sociale. L'humanité a atteint le sommet de la maturité, il serait pernicieux pour elle de se cramponner aux principes auxquels elle eut recours dans les premières étapes de son évolution. Cela constitue sans nul doute l'abandon le plus radical de l'épistémologie expérimentaliste. la méthode expérimentale peut affirmer que, puisque dans le passé, a produisit le résultat b, il le produira également dans l'avenir. Elle ne devra jamais prétendre que puisque dans le passé a produisit le résultat b, il est prouvé qu'il ne peut plus le produire plus longtemps.

En dépit du fait que l'humanité n'a pas eu d'expériences avec le mode de production socialiste, les auteurs socialistes ont construit divers plans de systèmes socialistes se basant sur des raisonnements à priori. Mais aussitôt que quelqu'un ose analyser et examiner minutieusement ces plans pour voir s'ils peuvent être réalisés et s'ils peuvent favoriser le bien-être des hommes, les socialistes font de véhémentes objections. D'après eux, ces analyses ne sont que des spéculations oiseuses et à priori. Elles ne peuvent réfuter, disent-ils, l'exactitude de nos exposés et l'opportunité de nos plans. Elles ne sont pas expérimentales. Il faut essayer le socialisme et puis les résultats parleront pour eux-mêmes.

Ce que ces socialistes demandent c'est absurde. Leur idée, si on la développe jusqu'à ses dernières conséquences logiques, implique que les hommes ne sont pas libres de réfuter par le raisonnement un plan quelconque, qu'un réformateur se plaît à suggérer, quelque absurde, impraticable et contradictoire que soit ce plan en lui-même. d'après eux, la seule méthode qui soit permise pour réfuter un tel plan — nécessairement abstrait et à priori — consiste à le mettre à l'épreuve en réorganisant la société entière d'après ses esquisses. Du moment qu'un homme esquisse le plan pour un meilleur ordre social, toutes les nations sont tenues de l'essayer et de voir ce qui en résultera.

Même les socialistes les plus têtus ne peuvent s'empêcher d'admettre qu'il y a divers plans pour la construction du futur état utopique, plans incompatibles les uns avec les autres. Il y a le système soviétique comportant une socialisation de toutes les entreprises et leur direction bureaucratique totale ; il y a ensuite le système allemand de la Zwangswirtschaft vers l'adoption complète duquel les pays anglo-saxons se dirigent manifestement ; il y a le « guild socialism », qui sous le nom de corporatisme est toujours très en vogue dans quelques pays catholiques. Il y a beaucoup d'autres variétés. les adeptes de la plupart de ces projets, entrant en compétition les uns avec les autres, affirment que les résultats salutaires qu'on peut espérer de leur propre projet, ne feront leur apparition que lorsque toutes les nations l'auront adopté ; ils nient que le socialisme, tant qu'il n'existe que dans un seul pays, puisse déjà apporter les bienfaits qu'ils attribuent à ce système. Les marxistes déclarent que la félicité du socialisme n'apparaîtra qu'en sa « phase supérieure » qui, comme ils insinuent, viendra seulement lorsque la classe ouvrière aura passé « par de longues luttes, par une grande série d'événements historiques qui transformeront à la fois les circonstances et les hommes » 1. De tout cela il faut conclure que le socialisme doit être et qu'on doit attendre patiemment pendant un temps très long jusqu'à ce que ses bienfaits promis se présentent. Aucune expérience désagréable durant la période de transition, peu importe la durée de cette période, ne pourra réfuter l'affirmation que le socialisme est la meilleure forme imaginable d'organisation sociale. Quiconque le croira, sera sauvé.

Mais lequel des différents plans socialistes, dont l'un discrédite l'autre, doit-on adopter ? Toute secte socialiste proclame passionnément que sa propre marque garantit seul le vrai socialisme et que toutes les autres sectes préconisent un produit contrefait et des mesures tout à fait pernicieuses. les différentes factions socialistes, en se combattant, recourent aux mêmes méthodes de raisonnements abstraits, qu'elles stigmatisent comme vains à priori toutes les fois que ces méthodes sont appliquées contre leurs propres exposés et contre l'opportunité et la mise en exécution de leurs propres plans. Il n'y a, bien entendu, pas d'autre méthode possible. Les fausses conclusions contenues dans un système de raisonnements abstraits — tel que le socialisme —ne peuvent être détruites que par des raisonnements abstraits.

L'objection fondamentale qu'on avance généralement pour montrer que le socialisme n'est pas réalisable, se rapporte à l'impossibilité du calcul économique. On a démontré d'une manière irréfutable qu'une communauté socialiste ne pourrait appliquer le calcul économique. Là où il n'y a pas de prix de marché pour les facteurs de production, car ceux-ci ne sont ni achetés ni vendus, il est impossible de recourir à des calculs pour faire des plans d'actions futures et pour déterminer les résultats d'actions passées. Une direction de production socialiste ne pourrait pas savoir si ses projets ou ses actes sont le moyen le plus approprié pour atteindre les buts recherchés. Elle opérera dans l'obscur. Elle gaspillera les rares facteurs de production d'ordre matériel et humain (le travail). Le chaos et la pauvreté pour tous en résulteront inévitablement.

Tous les socialistes des générations d'avant-guerre eurent l'esprit trop étroit pour voir ce point essentiel. Beaucoup d'économistes, de même, ne purent saisir son importance. Lorsqu'en 1920, l'auteur de ce livre montra, d'une manière irréfutable, l'impossibilité du calcul économique pour une communauté socialiste, les défenseurs du socialisme se mirent à rechercher une méthode de calcul applicable à un système socialiste. Ils échouèrent entièrement dans cette entreprise. On pouvait démontrer aisément la futilité des projets qu'ils établissaient. Ceux des communistes qui n'étaient pas complètement intimidés par la crainte des exécuteurs soviétiques, tel par exemple Trotsky, admirent librement que la « comptabilité économique » ne peut pas être imaginée sans les relations du marché 2. On ne peut cacher plus longuement la faillite intellectuelle des doctrines socialistes. En dépit de sa popularité sans précédent, c'en est fait du socialisme. Aucun économiste ne peut plus longtemps mettre en doute son impraticabilité. Admettre les idées socialistes est de nos jours une preuve d'ignorance complète des problèmes économiques fondamentaux. Les prétentions socialistes sont aussi vaines que celles des astrologues et des magiciens.

En ce qui concerne le problème essentiel du socialisme, c'est-à-dire le calcul économique, « l'expérience » russe n'est d'aucune utilité. Les soviets opèrent dans un monde dont la plus grande partie se cramponne toujours à une économie du marché. Ils basent les calculs, d'après lesquels ils prennent leurs décisions, sur les prix établis à l'étranger. Sans l'aide de ces prix, leurs actions seraient sans but et sans plan. Seulement pour autant qu'ils se rapportent au système de prix étranger, ils sont à même de calculer, de tenir des livres et de préparer leurs plans. A cet égard, on peut se rallier à l'opinion de différents auteurs socialistes et communistes, que le socialisme qui n'existe que dans un ou quelques pays, n'est pas encore le vrai socialisme. Ces auteurs attachent naturellement une signification toute différente à leur affirmation. Ils veulent dire que tous les bienfaits du socialisme ne peuvent être obtenus que dans une communauté socialiste embrassant le monde entier. Ceux qui sont au courant des enseignements de l'économie politique doivent, au contraire, reconnaître que le socialisme conduira au chaos complet, une fois qu'il sera appliqué dans la plus grande partie du monde.

La seconde objection qui est soulevée contre le socialisme est qu'il constitue un mode de production moins efficace que le capitalisme et qu'il fera décliner la productivité du travail. Par conséquent, dans une communauté socialiste, le niveau de vie des masses sera bas par rapport aux conditions qui existent sous le capitalisme. Il ne fait pas de doute que cette objection n'a pas été réfutée par l'expérience soviétique. Le seul fait certain pour ce qui est des affaires russes sous le régime des soviets, et au sujet duquel tous sont d'accord, est que le niveau de vie des masses russes est beaucoup plus bas que celui des masses du pays qui, universellement, est considérée comme le parangon du capitalisme : les États-Unis d'Amérique. Si nous devions considérer le régime soviétique comme une expérimentation, nous devrions admettre que l'expérimentation a prouvé clairement la supériorité du capitalisme et l'infériorité du socialisme.

Certes, les défenseurs du socialisme s'acharnent à interpréter le bas niveau de vie en Russie d'une manière différente. Comme ils voient les choses, ce niveau de vie n'est pas dû au socialisme, mais il a été amené — en dépit du socialisme — par d'autres interventions. Ils citent différents facteurs, par exemple la pauvreté de la Russie sous les czars, les effets désastreux de la guerre, l'hostilité ouverte des démocraties capitalistes, les sabotages manifestes des restes de l'aristocratie et de la bourgeoise russes et des koulaks. Inutile d'examiner ces points. Car nous ne prétendons pas que n'importe quelle expérience historique pourrait prouver ou réfuter un exposé théorique de la même manière qu'une expérience décisive peut vérifier ou falsifier un exposé concernant des événements naturels. Ce ne sont pas les critiques du socialisme, mais ses défenseurs fanatiques qui s'obstinent à prétendre que « l'expérimentation » des soviets prouve quelque chose quant aux effets du socialisme. En réalité, cependant, ils ne font rien d'autre que de rejeter, par des stratagèmes défendus et des syllogismes fallacieux, les faits manifestes et incontestés de l'expérience russe. Ils récusent les faits évidents en niant dans leurs commentaires qu'ils aient un rapport avec la question à laquelle il faut répondre ou bien qu'ils aient une signification pour elle.

Admettons, pour la cause de l'argumentation, que leur interprétation soit exacte. Mais il serait toujours absurde d'affirmer alors que l'expérience soviétique a démontré la supériorité du socialisme. On pourra dire tout au plus qu'en dépit du bas niveau de vie des masses russes, ce fait ne pourra pas démontrer avec évidence que le socialisme est inférieur au capitalisme.

Une comparaison avec les expérimentations dans le domaine des sciences naturelles pourra éclairer la question litigieuse. Un biologiste désire mettre à l'épreuve un nouvel aliment. Il en donne à un nombre de cobayes. Ils perdent du poids et meurent finalement. L'expérimentateur croit que leur déclin et leur mort n'ont pas été causés par cet aliment, mais plutôt par une affection accidentelle de pneumonie. Il serait cependant absurde de sa part de vouloir proclamer que son expérience a prouvé la valeur nutritive du composé, parce que le résultat défavorable est dû à des événements accidentels qui ne sont pas en rapport causal avec l'expérience même. Il pourrait dire tout au plus que le résultat de l'expérience n'a pas été concluant, mais qu'il ne prouve rien contre la valeur nutritive de l'aliment analysé. Il pourrait prétendre que les choses sont encore comme si aucune expérience n'avait été faite.

Même si le niveau de vie des masses russes était beaucoup plus élevé que celui des pays capitalistes, cela ne constituerait pas une preuve concluante de la supériorité du socialisme. On peut admettre que le fait incontesté que le niveau de vie de la Russie est plus bas que celui de l'occident capitaliste ne prouve pas d'une manière concluante l'infériorité du socialisme. Mais il est idiot d'annoncer que l'expérience de la Russie a démontré la supériorité du contrôle public de la production.

Le fait que les armées russes, après plusieurs défaites, ont finalement — grâce aux armements fabriqués par les grandes entreprises américaines et offerts gratuitement par les contribuables américains — pu aider les Américains à conquérir l'Allemagne, ne prouve pas non plus la prééminence du communisme. Lorsque les forces britanniques eurent à souffrir des revers temporaires en Afrique du Nord, le professeur Harold Laski, le défenseur le plus radical du socialisme, s'empressa d'annoncer l'échec final du capitalisme. Il ne fut pas assez conséquent pour interpréter la conquête de l'Ukraine par les Allemands comme l'échec final du communisme russe. De même ne retira-t-il pas sa condamnation du système britannique, lorsque son pays sortit comme vainqueur de la guerre. Si l'on considère les événements militaires comme la preuve de l'excellence d'un système social, il faut reconnaître que ces événements témoignent plutôt en faveur du système américain que du système russe.

Rien de ce qui s'est produit en Russie depuis 1917 ne contredit n'importe lequel des jugements que les critiques ont portés sur le socialisme et le communisme. Même si on base son jugement exclusivement sur les écrits de communistes et de sympathisants, on ne peut découvrir dans les conditions russes le moindre trait susceptible de parler en faveur du système social et politique des soviets. Toutes les améliorations d'ordre technique des dernières décades ont pris leur origine dans les pays capitalistes. Certes, les Russes ont essayé de copier certaines de ces innovations. mais tous les peuples arriérés de l'Orient ont fait de même.

Quelques communistes s'efforcent de nous faire croire que l'oppression impitoyable de tous les dissidents et l'abolition radicale des libertés de pensée, de discours et de presse ne sont pas des traits inhérents au contrôle public de l'économie. d'après eux, ce ne sont que des phénomènes accidentels du communisme, son cachet dans un pays qui — comme ce fut le cas en Russie — n'a jamais joui de la liberté de pensée et de conscience. Cependant, ces défenseurs du despotisme totalitaire sont fort en peine d'expliquer comment les droits de l'homme pourraient être sauvegardés sous un gouvernement omnipotent.

La liberté de pensée et de conscience n'est qu'une apparence dans un pays où les autorités sont libres d'exiler dans l'arctique ou dans le désert tous ceux qu'elles n'aiment pas et de leur assigner un dur labeur pour toute la vie. L'autocrate peut toujours essayer de justifier des actes aussi arbitraires en prétendant qu'ils sont motivés exclusivement par des considérations de salut public et d'opportunité économique. C'est lui tout seul qui est l'arbitre suprême et qui décide au sujet de toutes les affaires relatives à l'exécution du plan. La liberté de presse est illusoire dans un pays où le gouvernement est propriétaire et directeur de toutes les fabriques de papier, des imprimeries et des maisons d'édition et où il détermine en dernière instance ce qui doit être imprimé et ce qui ne doit pas l'être. Le droit de réunion est illusoire, si le gouvernement possède tous les locaux de réunion et s'il décrète à quelles fins ils doivent servir. Il en est de même de toutes les autres libertés. dans un de ses moments de lucidité, Trotsky — bien entendu Trotsky, l'exilé chassé, pas le commandant impitoyable de l'armée rouge — a vu les choses en réaliste et déclarait : « Faire de l'opposition dans un pays où l'État est le seul employeur, revient à mourir lentement de faim. Le vieux principe : celui qui ne travaille pas, ne mangera pas, a été remplacé par un nouveau principe : celui qui n'obéit pas, ne mangera pas » 3. Cet aveu tranche la question.

L'expérience russe révèle un niveau de vie très bas pour les masses et un despotisme dictatorial illimité. Les défenseurs du communisme s'acharnent à expliquer ces faits incontestés comme purement accidentels ; ils disent que ces faits ne sont pas le fruit du communisme, mais qu'ils ont surgi en dépit du communisme. Mais même si l'on voulait accepter ces excuses, il serait insensé de prétendre que « l'expérience » soviétique a démontré quoi que ce soit en faveur du communisme et du socialisme.


Notes

1. Cf. Marx, Der Bürgerkrieg in Frankreich, éd. par Pfemfert (Berlin, 1919), p. 54.

2. Cf. Hayek, The Use of Knowledge in Society (The American Economic Review, 1945, vol. XXXV, pp. 528-530).

3. Cité par Hayek, La Route de la Servitude (1944), Chap. IX.


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