Planifier la liberté et autres essais

Traduction des articles du recueil Planning For Freedom, and sixteen other essays and adresses,

Quatrième édition publiée par Libertarian Press.

par Ludwig von Mises

traduit par Hervé de Quengo

Essai 10 : Salaires, chômage et inflation

Christian Economics, 4 mars 1958

 

Notre système économique — appelé économie de marché ou capitalisme — est un système reposant sur la suprématie des consommateurs. Le consommateur est souverain : il a, dit un slogan populaire, toujours raison. Les hommes d'affaires doivent produire ce que les consommateurs demandent et doivent vendre leurs articles à des prix que les consommateurs peuvent et sont prêts à payer. Une opération commerciale est un échec manifeste si les rentrées tirées des ventes ne remboursent pas ce qu'il a fallu dépenser pour produire l'article. Les consommateurs déterminent également ainsi, en achetant à un prix donné, le niveau des salaires payés à tous les membres de l'industrie.

1. Les salaires sont en fin de compte payés par les consommateurs

Il s'ensuit qu'un employeur ne peut pas payer un employé plus cher que l'équivalent de la valeur que son travail, selon le jugement de ceux qui achètent, ajoute à la marchandise. (C'est la raison pour laquelle la star de cinéma gagne beaucoup plus que la femme de ménage.) S'il devait payer plus, les ventes ne lui permettraient pas de rentrer dans ses frais, il subirait des pertes et ferait finalement faillite. En payant des salaires, l'employeur agit pour ainsi dire comme mandataire des consommateurs. Ce sont les consommateurs qui doivent en fin de compte payer les salaires. Comme l'immense majorité des biens produits sont achetés et consommés par des individus qui touchent eux-mêmes des salaires et des traitements, il est évident qu'en dépensant ce qu'ils gagnent, les salariés et les employés sont eux-mêmes les premiers à déterminer le niveau de compensation qu'eux et leurs semblables obtiendront.

2. Ce qui fait monter les salaires

Les acheteurs ne paient pas le labeur et la peine du travailleur, ni la durée qu'il a passé à travailler. Ils paient pour obtenir des produits. Meilleurs sont les outils que le travailleur utilise dans son travail, meilleur sera son rendement horaire et plus importante sera par conséquent sa rémunération. Ce qui fait monter les salaires et rend la situation matérielle des salariés plus confortable, c'est l'amélioration de l'équipement technique. Les salaires américains sont plus élevés que dans d'autres pays parce que le capital investi par travailleur est plus grand et que les usines sont donc capables d'utiliser les machines et les outils les plus efficaces. Ce qu'on appelle le mode de vie américain est le résultat du fait que les États-Unis ont placé moins d'obstacles que d'autres nations sur le chemin de l'épargne et de l'accumulation du capital. Le retard économique de pays comme l'Inde tient précisément au fait que leur politique empêche à la fois l'accumulation de capital national et l'investissement de capital étranger. Comme le capital nécessaire manque, les entreprises indiennes ne peuvent employer des équipements modernes en quantités suffisantes, produisent donc bien moins par heure de main-d'oeuvre et peuvent uniquement se permettre de payer des taux de salaire qui, comparés au taux américains, apparaissent affreusement bas.

Il n'y a qu'une voie qui mène à l'amélioration du niveau de vie des masses salariées, à savoir l'augmentation du montant de capital investi. Toutes les autres méthodes, aussi populaires soient-elles, ne sont pas seulement vaines, mais elles nuisent en réalité au bien-être de ceux qu'elles sont censées favoriser.

3. Ce qui cause le chômage

La question fondamentale est la suivante : Est-il possible d'augmenter les taux de salaire pour tous ceux qui désirent trouver du travail au-dessus du niveau qu'ils auraient atteint sur un marché libre ?

L'opinion publique croit que l'amélioration de la situation des salariés est due aux syndicats et aux diverses mesures législatives. Il accrédite l'idée que le syndicalisme et la législation ont fait monter les taux de salaire, diminuer les heures de travail, disparaître le travail des enfants, etc. La prédominance de cette croyance a rendu le syndicalisme populaire et est responsable de l'orientation de la législation du travail au cours des deux dernières décennies. Comme les gens pensent qu'ils doivent leur niveau de vie élevé au syndicalisme, ils excusent la violence, la coercition et l'intimidation pratiquées par les travailleurs syndiqués et restent indifférents à la réduction de la liberté individuelle inhérente aux clauses d'exclusivité syndicale. Tant que ces erreurs prévaudront dans les têtes des électeurs, il est inutile de s'attendre à ce que l'on s'éloigne résolument des politiques appelées à tort progressistes.

Pourtant, cette doctrine populaire interprète de travers tous les aspects de la réalité économique. Le niveau des taux de salaire auquel tous les individus désirant trouver du travail peuvent être employés dépend de la productivité marginale du travail. Plus on investit de capital — toutes choses égales par ailleurs —, plus les salaires montent sur un marché libre du travail, c'est-à-dire sur un marché du travail non manipulé par le gouvernement et les syndicats. A ces taux de salaire du marché, tous ceux qui désirent employer des travailleurs peuvent en engager autant qu'ils le veulent. A ces taux de salaire du marché, tous ceux qui veulent travailler trouvent un emploi. Sur un marché libre du travail prévaut une tendance au plein emploi. De fait, la politique consistant à laisser le marché libre déterminer le niveau des taux de salaire est la seule politique de plein emploi raisonnable et conduisant au succès. Si les taux de salaire sont augmentés au-dessus de ce niveau de marché libre, que ce soit par la pression et la contrainte syndicales ou par décret du gouvernement, il se développe un chômage durable pour une partie de la force de travail potentielle.

4. L'accroissement du crédit ne remplace pas le capital

Ces idées sont violemment rejetées par les leaders syndicaux, les politiciens qui les soutiennent et les soi-disant intellectuels. La panacée qu'ils préconisent pour lutter contre le chômage, c'est l'accroissement du crédit et l'inflation, appelée par euphémisme "politique d'argent facile".

Comme souligné plus haut, un ajout à la quantité de capital disponible préalablement accumulée permet une amélioration supplémentaire de l'équipement technique industriel, augmentant ainsi la productivité marginale du travail et donc aussi les taux de salaire. Mais l'accroissement du crédit, qu'il soit effectué en imprimant davantage de billets ou en accordant des crédits supplémentaires sur des comptes en banques permettant de tirer des chèques, n'ajoute rien à la richesse de la nation en biens du capital. Il crée uniquement l'illusion d'une augmentation des fonds disponibles pour permettre une augmentation de la production. Comme ils peuvent obtenir des crédits moins chers, les gens croient à tort que la richesse du pays a été ainsi accrue et que certains projets qui ne pouvaient être exécutés auparavant sont donc désormais réalisables. Le lancement de ces projets augmente la demande de travail et de matières premières et fait donc monter les taux de salaire et le prix des biens. On a initié un boom économique artificiel.

Dans le cadre de ce boom, les taux de salaire nominaux qui, avant l'accroissement du crédit, étaient trop élevés par rapport à l'état du marché et créaient donc du chômage pour une partie de la force de travail potentielle, ne sont désormais plus trop élevés et les chômeurs retrouvent du travail. Cependant, ceci ne se produit que parce que les prix montent en raison du changement des conditions de crédit et de la situation monétaire, ou, pour le dire autrement, parce que le pouvoir d'achat de l'unité monétaire baisse. Le même montant de salaire nominaux, c'est-à-dire les taux de salaire exprimés en termes monétaires, correspond donc à des salaires réels moindres, c'est-à-dire exprimés en termes de biens pouvant être achetés par l'unité monétaire. L'inflation ne peut guérir le chômage qu'en diminuant les salaires réels. Mais les syndicats réclament alors de nouvelles augmentations salariales pour compenser l'augmentation du coût de la vie et nous sommes en revenus au point de départ, à une situation comportant un chômage à grande échelle ne pouvant être empêché qu'avec un nouvel accroissement du crédit.

C'est ce qui s'est passé au cours des dernières années aux États-Unis et dans de nombreux autres pays. Les syndicats, avec le soutien du gouvernement, ont forcé les entreprises à accepter que les taux de salaire dépassent les taux potentiels du marché, c'est-à-dire les taux auxquels le public était prêt à rembourser les frais des employeurs par l'achat de leurs produits. Ceci aurait inévitablement conduit à une hausse des chiffres du chômage. La politique du gouvernement a essayé d'empêcher l'émergence d'un chômage important par l'accroissement du crédit, c'est-à-dire par l'inflation. Le résultat fut une hausse des prix, des demandes réitérées d'augmentations salariales et un nouvel accroissement du crédit, bref, une inflation prolongée.

5. L'inflation ne peut pas continuer indéfiniment

Mais les autorités finissent par prendre peur. Elles savent que l'inflation ne peut pas continuer indéfiniment. Si l'on n'arrête pas à temps la politique préjudiciable d'accroissement de la quantité de monnaie et de moyens fiduciaires, le système monétaire du pays s'effondre totalement. Le pouvoir d'achat de l'unité monétaire plonge jusqu'à ce qu'il ne vaille en pratique plus rien. Cela s'est passé à de nombreuses reprises, aux États-Unis avec la Devise Continentale (Continental Currency) en 1781, en France en 1796, en Allemagne en 1923. Il n'est jamais trop tôt pour qu'un pays se rende compte que l'inflation ne peut pas être considérée comme un mode de vie et qu'il est impératif de revenir à une politique de monnaie saine. L'ayant reconnu, le gouvernement et les autorités de la Réserve fédérale ont arrêté il y a quelque temps leur politique d'accroissement progressive du crédit.

Ce court article n'a pas pour but de traiter de toutes les conséquences de l'arrêt des mesures inflationnistes. Nous devons seulement établir que le retour à la stabilité monétaire n'engendre pas une crise. Il ne fait que mettre en lumière les investissements injustifiés et les autres erreurs qui furent faites sous l'impression d'une prospérité illusoire créée par la politique de monnaie facile. Les gens prennent conscience des fautes commises et, cessant d'être aveuglés par le fantasme du crédit bon marché, commencent à adapter de nouveau leurs activités à la véritable quantité de facteurs matériels de production. C'est ce réajustement — certes douloureux, mais inévitable — qui constitue la dépression.

6. La politique des syndicats

L'une des caractéristiques déplaisantes de ce processus d'élimination des chimères et de retour à des évaluations posées de la réalité concerne le niveau des taux de salaire. Sous l'influence de la politique d'inflation, la bureaucratie syndicale avait pris l'habitude de réclamer régulièrement des hausses de salaires et les industriels, après un semblant de résistance, finissaient par céder. Le résultat c'est que ces taux étaient alors trop hauts par rapport à l'état du marché et auraient créé une quantité notable de chômeurs. Mais cette inflation continuelle les rattrapaient très vite. Les syndicats réclamaient à nouveau des augmentations, et ainsi de suite.

7. L"argument du pouvoir d'achat

Le type de justifications qu'avancent les syndicats et leurs acolytes en faveur de leurs revendications n'a pas d'importance.Forcer les employeurs à rémunérer le travail à des taux supérieurs à ceux que les consommateurs acceptent de leur rembourser en achetant leurs produits conduit toujours aux même effets inévitables : faire monter les chiffres du chômage.

Dans la conjoncture actuelle, les syndicats essaient de reprendre la vieille fable, cent fois réfutée, du pouvoir d'achat. Ils racontent que mettre plus d'argent entre les mains des salariés — en augmentant les taux de salaire et les aides aux chômeurs, ainsi qu'en se lançant dans de nouveaux travaux publics — permettrait aux travailleurs de dépenser plus et donc de stimuler les affaires, de sortir l'économie de la récession et la faire entrer dans la prospérité. Tel est l'argument fallacieux en faveur de l'inflation destiné à rendre tout le monde heureux en faisant marcher la planche à billets. Bien sûr, si la quantité de monnaie en circulation est augmentée, ceux qui reçoivent dans leurs poches la nouvelle richesse fictive — qu'ils soient ouvriers, exploitants agricoles, ou autres — augmenteront leurs dépenses. Mais c'est précisément cette augmentation des dépenses qui crée inévitablement une tendance générale à faire monter les prix ou, ce qui est la même chose exprimée différemment, à faire baisser le pouvoir d'achat de l'unité monétaire. Ainsi, l'aide qu'une action inflationniste pourrait apporter aux salariés ne dure qu'un court instant. Pour la perpétuer, il faudrait avoir encore et toujours recours à des nouvelles mesures inflationnistes. Il est clair que cela conduit au désastre.

8. Ces augmentations de salaire ne sont pas inflationnistes

On raconte souvent n'importe quoi sur ces questions. Certaines personnes affirment que les hausses de salaire sont "inflationnistes". Or elles ne le sont pas en elles-mêmes. Rien n'est inflationniste en dehors de l'inflation, c'est-à-dire en dehors d'un accroissement de la quantité de monnaie en circulation et du crédit permettant de tirer des chèques (monnaie sous forme de carnets de chèque). Et dans les conditions actuelles personne en dehors du gouvernement n'est en mesure de créer de l'inflation. Ce que créent les syndicats en forçant les employeurs à accepter des taux de salaire plus élevés que les taux potentiels du marché, ce n'est pas de l'inflation, ni une hausse des prix des biens, mais du chômage pour une partie de ceux qui souhaitent ardemment trouver du travail. L'inflation est une politique à laquelle le gouvernement a recours afin d'empêcher le chômage à grande échelle auquel aurait sinon conduit les hausses de salaire imposées par les syndicats.

9. Le dilemme des politiques actuelles

Le dilemme auquel les États-Unis — et de nombreux autres pays — ont à faire face est très sérieux. La méthode extrêmement populaire consistant à augmenter les salaires au-dessus du niveau qui s'établirait sur un marché libre du travail produirait un chômage de masse catastrophique si l'accroissement inflationniste du crédit ne venait à son secours. Mais l'inflation n'a pas seulement des effets sociaux nuisibles. Elle ne peut pas continuer sans fin sans conduire à un effondrement total de tout le système monétaire.

L'opinion publique, totalement sous l'emprise des doctrines fallacieuses des syndicats, sympathise plus ou moins avec les revendications des leaders syndicaux en faveur d'une très forte augmentation des salaires. Dans les conditions actuelles, les syndicats ont le pouvoir d'imposer leurs volontés aux employeurs. Ils peuvent appeler à la grève et, sans en être empêchés par les autorités, avoir recours impunément à la violence contre ceux qui désirent travailler. Ils sont conscients du fait que la hausse des salaires augmentera le nombre des chômeurs. Le seul remède qu'ils suggèrent est de créer des fonds plus importants pour indemniser les chômeurs et d'accroître l'offre de crédit, c'est-à-dire de faire de l'inflation. Le gouvernement, cédant lentement à l'opinion publique mal renseignée et se souciant du résultat de la prochaine campagne électorale, a malheureusement déjà commencé à faire machine arrière sur ses essais de retour à une politique de monnaie saine. Nous nous sommes donc à nouveau engagés dans des politiques préjudiciables d'intervention dans la quantité de monnaie. Nous sommes en train de poursuivre l'inflation qui fait baisser le pouvoir d'achat du dollar à un rythme accéléré. Où cela finira-t-il ? Voilà la question à laquelle M. Reuther et tous les autres ne répondent jamais.

Seule une ignorance crasse peut conduire à appeler politiques "favorables à l'emploi" les politiques adoptées par les soi-disant progressistes. Le salarié, comme tout autre citoyen, est très intéressé à la conservation du pouvoir d'achat du dollar. Si, grâce à son syndicat, ses revenus hebdomadaires augmentent au-dessus du taux du marché, il constatera très vite que le mouvement des prix à la hausse le prive non seulement des avantages qu'il attendait, mais diminue en plus la valeur de son épargne, de sa police d'assurance et de ses droits à la retraite. Pire, il peut perdre son emploi et ne pas en trouver d'autre.

10. Le manque de sincérité dans la lutte contre l'inflation

Tous les partis politiques et tous les groupes de pression protestent en disant qu'ils sont opposés à l'inflation. Mais ce qu'ils veulent dire c'est qu'ils n'aiment pas les conséquences inévitables de l'inflation, à savoir la hausse du coût de la vie. Ils sont en réalité en faveur de toutes les politiques qui conduisent forcément à un accroissement de la quantité de monnaie en circulation. Ils réclament non seulement une politique d'argent facile pour rendre possibles les hausses de salaire sans fin demandées par les syndicats, mais aussi plus de dépenses gouvernementales et — en même temps — une baisse des impôts par une extension des exemptions.

Trompés par le concept marxiste fallacieux des conflits irréconciliables entre les intérêts des classes sociales, les gens supposent que seuls les intérêts des classes possédantes s'opposent aux revendications syndicales en faveur de taux de salaire plus élevés. En réalité, les salariés ne sont pas moins intéressés à un retour à une politique de monnaie saine que les autres groupes ou les autres classes. On a dit beaucoup de choses au cours des derniers mois sur le mal que des responsables malhonnêtes ont infligé aux adhérents des syndicats. Mais le mal fait aux travailleurs par les revendications syndicales excessives en faveur d'une hausse de salaire est bien plus grand.

Il serait exagéré de prétendre que les tactiques syndicales représentent la seule menace pour la stabilité monétaire et pour une politique économique raisonnable. Les salariés organisés ne sont pas le seul groupe de pression dont les revendications menacent aujourd'hui la stabilité de notre système monétaire. Mais ils constituent le plus puissant et le plus influent de tous ces groupes et sont donc les premiers responsables.

11. L'importance d'une politique monétaire saine

Le capitalisme a amélioré le niveau de vie des salariés d'une manière sans précédent. La famille américaine moyenne bénéficie aujourd'hui de commodités auxquelles, il y a encore seulement cent ans, même les plus riches nababs ne pouvaient rêver. Tout ce bien-être dépend de l'augmentation de l'épargne et du capital accumulé : sans ces fonds qui permettent à l'industrie de mettre en pratique les progrès scientifiques et techniques, l'ouvrier américain ne produirait pas plus et pas mieux par heure de travail que les coolies asiatiques, ne gagnerait pas plus qu'eux et vivraient comme eux misérablement, au bord de la famine. Toutes les mesures qui — comme notre système d'impôts sur le revenu et sur les bénéfices — visent à empêcher une accumulation supplémentaire du capital, ou même à une décumulation du capital, sont donc en pratique anti-sociales et contraires aux intérêts du travail.

Il faut encore faire une autre remarque à propos de l'épargne et de la formation du capital. L'amélioration du bien-être à laquelle conduit le capitalisme permet à l'homme ordinaire d'épargner et ainsi de devenir lui-même un capitaliste à petite échelle. Une part considérable du capital utilisé dans l'industrie américaine vient de la contrepartie de l'épargne des masses. Des millions de salariés possèdent des dépôts dans les caisses d'épargne, des obligations et des polices d'assurance. Tous ces titres sont payables en dollars et leur valeur dépend de la bonne santé de la monnaie nationale. Préserver le pouvoir d'achat de la monnaie est aussi de ce point de vue de l'intérêt vital des masses. Afin d'atteindre cet objectif, il n'est pas suffisant d'imprimer sur les billets de banque la noble devise In God We Trust [Nous croyons en Dieu]. Il faut aussi adopter une politique opportune.

 


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