Article paru le 28 octobre 1999 sur le site de Jude Wanniski en anglais sur Internet, et adressé le 1er février 2000 à Larry Lindsey du Wall Street Journal (WSJ).
par Jude Wanniski
traduit par Hervé de Quengo
Dans votre éditorial du Wall Street Journal, sur le
Le Boom de 17 années, vous commencer par dire que le Président Bill Clinton s'attribuera
le boom économique quand il fera son discours sur l'état du pays ce soir. Il le fit.
Mais, tandis que je continuais à vous lire, cherchant à qui vous attribueriez
ce boom, je n'ai pas trouvé trace d'un seul nom des "théoriciens de l'offre"
(
Larry, cette expansion économique de 17 années n'a ABSOLUMENT RIEN A VOIR AVEC LA VOIX SOLITAIRE DE MILTON FRIEDMAN. C'est en fait Friedman et son idée monétariste abrutie selon laquelle il est possible de gérer parfaitement l'économie nationale en augmentant la masse monnétaire de 3 % par an qui ont causé la pire inflation de l'histoire mondiale ! Quand il persuada Richard Nixon en 1973 de rompre le lien entre le dollar et l'or, l'économie mondiale entra dans un tourbillon dont elle ne s'est pas encore remise. Il suffit d'observer la pauvreté des cinq sixièmes de la population du globe. Ce n'est que lorsque Ronald Reagan ABANDONNA l'expérience de Friedman en 1983 - lorsque la continuer aurait signifié l'effondrement de toutes nos banques - que l'expansion de 17 années a commencé. La Réserve fédérale a alors pu procurer les liquidités demandées par le marché en vue de capitaliser avec les taux d'imposition plus faibles de Reagan. C'est ce qui s'est passé.
Dieu seul sait comment vous avez pu passer tant d'années dans l'administration Reagan, Larry,
puis plusieurs années comme gouverneur de la Réserve fédérale, et être aussi mal informé.
Milton Friedman n'a pas seulement bousillé le système monétaire mondial, il a également
tout le temps combattu les théoriciens de l'offre sur la politique des impôts. C'est Milton
Friedman qui a prétendu que LES IMPOTS DOIVENT ETRE REDUITS POUR COUPER LES VIVRES
AU GOUVERNEMENT, alors que les théoriciens de l'offre affirmaient qu'il ne fallait les
réduire que lorsqu'ils sont plus élevés que nécessaires pour rapporter un niveau voulu
de recettes.
Dr. PAUL : Une très brève question. Vous semblez souhaiter et on vous cite comme souhaitant, un ralentissement de l'économie pour compenser les remous et la faible croissance de l'économie. N'est-il pas vrai que sur un marché libre, avec une monnaie saine, on ne souhaite jamais un ralentissement de l'économie ? On ne souhaite jamais l'idée d'une croissance ralentie et on ne s'en occupe pas ? Et maintenant, on parle ici de quand la Fed va intervenir et ralentir l'économie ? Il semble qu'il y ait un effet bénéfique au fait que le Sud-Est asiatique a tempéré - vous savez, la pression des prix. N'y aurait-il pas là un exemple du fait que le marché libre fonctionnerait mieux que le marché que nous connaissons ?
Mr. GREENSPAN : Je pense que vous devez définir ce que vous entendez par "marché libre". Si vous avez une monnaie décrétée, ce qui est le cas partout dans le monde ---
Dr. PAUL : Ce n'est pas un marché libre.
MR. GREESPAN : Ce n'est pas un marché libre. Les banques centrales, par nécessité, déterminent la masse monétaire. Si vous avez un étalon-or ou un autre mécanisme sur lequel la banque centrale n'a pas prise, alors le système fonctionne automatiquement. La raison pour laquelle il y a très peu de soutiens de l'étalon-or est que les conséquences de ce type d'ajustement du marché ne sont pas considérées comme appropriées au 20ème et 21ème siècles. Je suis l'un des rares à garder la nostalgie du bon vieil étalon-or, mais je dois vous dire que je fais partie d'une très petite minorité au sein de mes collègues.